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CONFÉRENCE D’OSLO SUR NOTRE OCÉAN 2019 : Macky Sall, Président de la République du Sénégal

Excellence, Madame Erna Solberg, Première Ministre de Norvège,

Mesdames, Messieurs les Ministres,

Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs,

Mesdames, Messieurs,

Je souhaite d’abord vous remercier, Madame la Première Ministre, pour votre aimable invitation et l’accueil chaleureux qui nous a été réservé.

C’est avec plaisir que j’ai répondu à votre invitation lors de notre entretien à New York en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies.

En prenant part à cette importante rencontre, je veux témoigner de ma volonté de poursuivre avec vous les efforts que nous menons depuis quelques années, notamment pour faire bénéficier le Sénégal de l’expérience norvégienne de gestion des hydrocarbures.

De même, la Norvège a soutenu le Sénégal dans les travaux d’établissement des limites extérieures de son plateau continental au-delà des 200 milles marins.

Nous partageons également le même intérêt pour la protection et la gestion durable des océans ; le Sénégal et la Norvège étant des pays côtiers de l’Atlantique.

C’est pourquoi je voudrais vous féliciter vivement pour l’accueil de cette conférence.

A travers les âges, l’océan a toujours été une source de vie, d’activités économiques variées et un élément d’équilibre de la nature.

Et par sa beauté authentique, le grand bleu a toujours nourri des rêves, peuplé l’imaginaire populaire et inspiré des artistes, hommes et femmes de culture à travers le monde.

Mais pour combien de temps encore l’océan continuera de remplir toutes ces fonctions, face au réchauffement climatique, face aux agressions industrielles multiples, face à la pollution et à la surexploitation des ressources ?

Que deviendront nos océans dans le futur, face aux périls qui les menacent, au point de les réduire en une sorte de dépôt d’ordures ? La question se pose en effet.

Selon une étude du Forum économique mondial et de la fondation Ellen McArthur, les océans renfermaient en 2016 environ150 millions de tonnes de plastiques.

L’étude conclut que si rien n’est fait pour inverser la tendance, il y aura en 2050 plus de plastiques dans les océans que de poissons.

L’urgence qui frappe les océans a atteint un point critique pour notre planète. Partout, l’érosion côtière gagne du terrain à un rythme plus rapide que prévu. Des ressources se raréfient. D’autres sont en voie d’extinction. Des îles entières sont menacées de disparition avec la fonte des glaciers et à la montée du niveau des eaux.

L’avenir des océans nous met également en face de graves défis économiques et sociaux.

C’est le cas du Sénégal où plus de 600 000 personnes vivent directement d’activités liées à la pêche ; et où ce secteur contribue à hauteur de 3,2% de notre produit intérieur brut.

Ailleurs en Afrique, les problèmes liés à la gestion durable de la pêche sont quasi identiques. Ils portent notamment sur la surexploitation des ressources halieutiques, la piraterie et la pêche illicite, non déclarée et non règlementée ; autant de facteurs qui exposent les pays concernés à des pertes de revenus et à l’insécurité alimentaire.

Face à ces défis, il nous faut aller au-delà du simple constat et des déclarations de principe. Nous ne pouvons pas nous résigner quand notre propre avenir et celui des générations futures est en cause.

Gouvernements, secteur privé, institutions internationales, société civile et organismes de recherche, nous avons l’obligation d’agir ensemble pour inverser la tendance et sauver nos océans.

Dans cet esprit, le Sénégal, pays côtier sur plus de 700 km, continue de mettre en œuvre des politiques publiques de protection du milieu marin.

Ces mesures comprennent notamment :

– l’interdiction des sachets plastiques ;

– la création de 11 aires marines protégées ;

– et l’adoption, depuis 2015, d’un nouveau Code de pêche qui renforce le contrôle des navires et pirogues de pêche et alourdit les sanctions contre la pêche illicite, non déclarée et non règlementée.

Sur tous ces aspects, en particulier la lutte contre les déchets plastiques, nous voulons aller plus loin dans la mise en œuvre de nos politiques de protection de l’environnement marin.

C’est pourquoi le Sénégal est ouvert à tout partenariat et échange d’expérience en matière de protection et de gestion durable des océans.

Ensemble, travaillons pour des océans sains et propres.

Ensemble, protégeons nos océans dans notre propre intérêt et dans l’intérêt des générations futures. Je souhaite plein succès aux travaux de notre conférence.

Je vous remercie.