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AFFAIRE DES « TALIBÉS » ENCHAÎNÉS : Le maître coranique condamné à deux ans de prison avec sursis

Le tribunal de grande instance de Louga (nord-ouest) a condamné mercredi à deux ans de prison avec sursis le maître coranique Cheikhouna Guèye, poursuivi pour maltraitance d’enfants, en lien avec l’affaire des « talibés » (élèves de l’école coranique) de Ndiagne, qui défraye la chronique depuis des jours, ont annoncé plusieurs médias.


Cette affaire est partie de la diffusion, sur les réseaux sociaux, de la photo d’un enfant repéré dans la rue, le 22 novembre dernier, chaînes aux pieds.

L’enfant sur la photo et des dizaines d’autres sont pensionnaires de l’école coranique de Ndiagne, dans la région de Louga.

D’autres enfants ont été découverts dans la même situation, dans cette école coranique.

Leur maître, quatre parents d’élèves, ainsi que le forgeron qui a confectionné les chaînes ont été arrêtés. Ils ont comparu mercredi dernier devant le tribunal de grande instance (TGI) de Louga et ont reconnu les faits qui leur sont reprochés.

Le maître coranique Cheikhouna Guèye a expliqué que les parents demandaient qu’on entrave les enfants pour les empêcher de fuguer, des déclarations corroborées par les concernés.

Le juge du TGI de Louga a rendu son verdict ce mercredi, condamnant le maître coranique à deux ans de prison avec sursis pour violence et voies de fait sur mineur et mise en danger de la vie d’autrui.

La même peine a été prononcée à l’encontre du forgeron ayant confectionné les chaînes et des parents d’élèves arrêtés pour complicité.

L’avocat du maître coranique, Me Famara Mané, dont les propos sont rapportés par la Radio Futurs Médias (RFM, privée), a salué un verdict « sage » et « d’apaisement », qui tient compte de la réalité entourant ce dossier.

Il rappelle également que les prévenus ont reconnu devant la barre les faits qui leur sont reprochés et ont exprimé des regrets.

Seydi Gassama, le leader de la section sénégalaise de l’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International, parle lui d’un « avertissement » à l’endroit de tous les maîtres coraniques du Sénégal, assurant que la société civile va demeurer vigilante sur cette question.

Le propos n’est pas de savoir si les mis en cause ont écopé d’une peine de prison ferme ou d’un sursis, a-t-il laissé entendre, estimant que le plus important, c’est qu’un maître coranique a été condamné « pour la première fois » dans ce genre d’affaire.

APS