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COTE D’IVOIRE: L’opposition et les soutiens de Soro dénoncent une manipulation

Après les accusations de la justice ivoirienne contre Guillaume Soro, l’ex-chef de la rébellion et candidat à la présidentielle de 2020 qui préparait selon elle « une insurrection civile et militaire » pour s’emparer  du pouvoir et la diffusion de l’enregistrement mettant en cause Guillaume Soro, les soutiens de l’ancien Premier ministre s’organisent. Ils crient à la manipulation. L’opposition, elle, pointe des «dérives dictatoriales».

Dans l’enregistrement de sept minutes diffusé par le procureur Richard Adou, on entend deux hommes échanger, dont l’un est présenté comme Guillaume Soro.

Ils font l’état des troupes, 8 400 hommes dont certains proches de la présidence. Et parmi les meilleurs soutiens à une déstabilisation du régime, des comzones tels que Wattao, Mougou ou encore Shérif, tous issus de la rébellion dirigée par Guillaume Soro dans les années 2000.

Cet enregistrement, le camp Soro ne le conteste pas. Jeudi 26 décembre, sur Facebook, maître Affoussi Bamba, l’une des avocates de Guillaume Soro a de nouveau pris la parole en affirmant que cet enregistrement datait de 2017, date à laquel le principal intéressé était président de l’Assemblée nationale.

Habib Sanogo, l’un de ses bras droits, a également pris la parole sur l’antenne de RFI en affirmant qu’eux-mêmes ont cet audio, mais d’une meilleure qualité. L’enregistrement ayant été réalisé par leurs soins. Il affirme également que celui présenté par le procureur a été tronqué. Et que le leur serait diffusé dans les prochains jours.

Dans un tweet, Guillaume Soro a annoncé qu’il comptait s’exprimer le 31 décembre à 20h.

« Dérives dictatoriales »

La CDRP, la coalition emmenée par le PDCI d’Henri Konan Bédié s’est exprimé vendredi après-midi. Eux aussi dénoncent un comportement dictatorial de la part d’Alassane Ouattara. Ils étaient une dizaine de chefs de parti ce vendredi au siège du PDCI pour dénoncer le mandat d’arrêt contre Guillaume Soro et l’arrestation d’une quinzaine d’hommes politiques dont cinq députés proches de son mouvement le GPS.

« Nous marquons notre surprise, notre indignation et même notre doute devant l’ensemble de ces événements et les dérives dictatoriales répétées du régime RHDP, qui viole constamment la Constitution et les principes élémentaires de la démocratie et l’Etat de droit », a expliqué Outtara Gnonzie, secrétaire permanent de la CDRP.

Ces derniers jours, des perquisitions ont également eu lieu chez des responsables politiques de l’opposition. Pour Henri Niava, du CDRP, il n’y a pas à paniquer. « Nous sommes dans un combat et c’est de bonne guerre qu’après ce qu’il s’est passé le 23, il y ait des mesures d’intimidation. Ce qui se passe aux domiciles de certains d’entre nous, ce ne sont que des actes d’intimidation qui n’effraient personne. »

Interdits d’organiser son meeting le week-end dernier, la CDRP a promis que de nouveaux événements auront lieu après le 5 janvier.

RFI