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Condamnation de Khalifa Sall: la presse sénégalaise s’interroge

Au lendemain de la condamnation, vendredi 30 mars, du maire de Dakar, Khalifa Sall, à cinq années de prison ferme pour escroquerie sur des deniers publics, c’est la quasi-totalité de la presse sénégalaise qui titre sur la chute de l’un des hommes politiques les plus importants du pays. La presse sénégalaise se demande s’il s’agit d’une condamnation politique, comme le clament les partisans du maire, ou bien d’une décision indépendante visant à sanctionner la corruption.
A moins d’une annulation de sa condamnation en appel, le maire de la capitale « va devoir ranger ambitions, projets et liberté pour les quatre ans à venir », note le quotidien l’Enquête, qui titre « Khalifa écope d’un quinquennat », une référence aux ambitions présidentielles prêtées au maire de Dakar et qui sont, à présent, largement compromises.

Le ton monte du côté du Walf Quotidien avec ce titre : « Khalifa Sall condamné à cinq ans de prison ». « Enfin, ils l’ont eu » ; « Une condamnation sévère, injuste et malhonnête », commentent différentes personnalités de l’opposition dans les colonnes du journal.

La parole est donnée à la majorité comme à l’opposition dans le journal Le Quotidien. Le président du groupe parlementaire de la majorité, Aymérou Gningue, y assure que la justice « s’est appuyée sur des faits » et que l’enquête rappelle « la fureur déclenchée par l’annonce tant attendue du verdict » dans le tribunal de Dakar.

« Un tohu-bohu qui n’a pas perturbé le maire », constate le quotidien officiel, Le Soleil, qui donne enfin la parole à l’ancien camp du maire, le parti socialiste. « C’est très dur pour nous », confie Abdoulaye Wilane, porte-parole du parti. « Toutefois, nous sommes dans un état de droit. Laissons la justice suivre son cours normal », tranche le représentant du parti qui a pourtant exclu Khalifa Sall de ses rangs.