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Journée De la femme

À toi, la maman qui élève seule ses enfants
Aujourd’hui, je veux te parler à toi, la maman dont le papa est absent. Pas juste une semaine sur deux, pas juste de temps en temps. Absent. Tout le temps. Toi, la maman qui n’a pas la chance de s’accoter sur papa, qu’il soit dans le même lit, ou pas, pour s’occuper de ses petits.

Je veux te parler à toi, qui as perdu papa à cause d’une maudite maladie ou d’un bête accident. À toi, qui as dû te rendre à l’évidence que pour le bien-être de tes enfants, il valait mieux que tu t’en occupes à plein temps. Et aussi à toi, qui n’as même pas pu se rendre à l’évidence, M. Le Géniteur s’étant sauvé avant, négligeant d’amener avec lui sa part des responsabilités.

C’est à toi, cette maman-là, que je veux rendre hommage. C’est à toi que je veux dire, d’une maman à une autre, que ce que tu accomplis, c’est formidable, vraiment.

Je t’entends me dire que tu as de l’aide, que tu as ta mère, ta sœur, ton amie. Oui, mais ce n’est pas leur père et ça ne te décharge pas de la responsabilité complète qui repose sur toi. Responsabilité que tu assumes pleinement, malgré toutes les difficultés que ça peut représenter.

Je t’entends me dire qu’un homme merveilleux a pris place dans ta vie et dans ton lit, qu’il t’aide au quotidien et qu’il les aime comme s’ils étaient les siens. Oui, mais tu le sais trop bien que s’il te quitte un beau matin, il ne va pas partir avec la moitié de tes responsabilités.

Je t’entends me dire que t’es pas si bonne que ça, que t’es fatiguée, limite écœurée. Que t’es pas toujours patiente pis que des fois, tu te demandes comment tu vas faire pour les amener à la majorité sans craquer. Oui, mais ça, ça arrive même à la mère qui partage tout ça avec le père, alors c’est normal que ça t’arrive à toi aussi, t’sais.

Je t’entends me dire qu’anyway, t’as pas ben ben le choix. Oui, mais ici, permets-moi de te dire comment moi je vois ça.

Te lever à tous les matins, à longueur d’année, sans une journée pour te reposer;
Gérer toute seule le quotidien, les bobos, les peines, les problèmes, les inquiétudes et être plus que très organisée, pour y arriver;
Donner tout de toi à tes enfants, sans attendre quelque chose en retour;
Passer en deuxième, plus souvent qu’à ton tour, pour pouvoir subvenir à leurs besoins;
Pleurer toute seule la nuit, quand t’es inquiète pour eux et que t’aurais besoin de jaser avec papa ou juste sentir son appui, mais essuyer tes larmes et continuer d’avancer;
Ravaler ton amertume, quand tu vois dans les yeux de tes enfants leur incompréhension face à l’absence de papa, et faire tout ce que tu peux pour qu’ils ne se sentent pas abandonnés;
Demander de l’aide lorsque tu sens que t’en as besoin pis que oui, tu vas craquer, si on vient pas t’aider.

Ben tout ça, ce sont des choix que tu fais pour le bien-être de tes enfants. Tu fais aussi le choix de ne pas baisser les bras, pis de continuer, même si des fois t’as l’impression que tu vas t’enfoncer dans le plancher, à force de porter toute seule le poids des responsabilités.

Et pour tout ça, tu m’épates. Parce que moi aussi je suis une maman et je sais comment s’occuper des enfants, ça peut être prenant.

Moi, j’ai beau avoir le gène de la maman-qui-prend-tout-sur-ses-épaules, je sais que papa est pas très loin, dès que j’ai besoin. Il réponds toujours présent et me rappelle doucement que je partage avec lui la responsabilité de prendre soin de nos petits.

Toi, tu ne comptes pas sur papa, et tu t’en sors certainement aussi bien que moi. T’en doutes sûrement parfois, mais moi, quand je te regarde aller, je n’ai aucun doute que tu vas les amener à la majorité.

J’espère que quand ils seront grands, ils te seront reconnaissants pour tout ce que tu as fait pour eux. Parce que moi, quand mes yeux de maman et de femme se posent sur toi, je le vois, tout ce que tu fais et tout ce que tu sacrifies pour eux.
Et laisse-moi te dire que tu as toute mon admiration, vraiment.