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CRASH AÉRIEN : l’UE ferme son espace aérien à tous les Boeing 737 MAX

L’Agence européenne de la sécurité aérienne a suspendu, mardi, tous les vols de Boeing 737 MAX « qu’ils soient à destination, au départ, ou à l’intérieur de l’UE », à la suite du crash aérien survenu dimanche avec l’un de ces modèles en Éthiopie.

L’Agence européenne de sécurité aérienne (EASA) a décidé, mardi 12 mars, de fermer l’espace aérien européen aux Boeing 737 MAX 8 et 9, après deux crashs mortels en moins de six mois impliquant cette nouvelle génération d’appareils. Elle indique dans un communiqué suspendre, « à partir de 19 h GMT », tous les vols de ces appareils, qu’ils soient à destination, au départ, ou à l’intérieur de l’Union européenne, que les opérateurs soient européens ou issus de pays tiers. Plus tôt dans la journée, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France et trois pays d’Asie avaient annoncé la fermeture de leur espace aérien aux Boeing 737 Max.

Un 737 MAX 8 de la compagnie Ethiopian Airlines s’est écrasé dimanche au sud-est d’Addis Abeba peu après le décollage, tuant les 157 passagers et membres d’équipage. Selon un témoin, Tegegn Dechasa, l’arrière de « l’avion était déjà en feu lorsqu’il s’est écrasé au sol » et l’appareil n’a laissé qu’un tas de débris. C’est un autre exemplaire de ce modèle opéré par Lion Air qui s’était abîmé en mer en Indonésie en octobre, entraînant la mort des 189 personnes à bord, là aussi quelques minutes après le décollage.

« Mesure de précaution »

Le Royaume-Uni a été le premier pays européen à suspendre les vols de toute la gamme de Boeing 737 MAX dans son espace aérien, après des décisions similaires de plusieurs pays d’Asie et du sultanat d’Oman dans le Golfe.

« Par mesure de précaution, nous avons donné les instructions d’arrêter tous les vols commerciaux de passagers de toute compagnie partant ou arrivant au Royaume-Uni ou survolant l’espace aérien », indique dans un communiqué l’Autorité britannique de l’aviation civile (CAA).

Peu après, l’Allemagne, la France et l’Irlande lui ont emboîté le pas, fermant leur espace aérien aux Boeing 737 Max 8. « La sécurité passe avant tout. Jusqu’à ce que tous les doutes soient écartés, j’ai ordonné que l’espace aérien allemand soit fermé pour les Boeing 737 Max dès maintenant », a expliqué le ministre des Transports Andreas Scheuer.

« Compte tenu des circonstances de l’accident en Éthiopie, les autorités françaises ont pris la décision, à titre conservatoire, d’interdire tout vol commercial effectué sur un Boeing 737 MAX à destination, au départ ou survolant le territoire français », a annoncé mardi la Direction générale de l’Aviation civile (DGAC) dans un communiqué.

Toujours en Europe, les compagnies aériennes Norwegian Air Shuttle et Icelandair ont annoncé mardi après-midi la suspension « jusqu’à nouvel ordre » des vols de leurs Boeing 737 MAX ou Boeing 737 MAX 8.

Oman et la Malaisie ont rejoint la Corée du Sud, Singapour, l’Indonésie, la Mongolie, l’Australie et surtout la Chine, grosse cliente du 737 MAX 8, qui ont décidé d’immobiliser ces avions. La Corée du Sud a limité l’immobilisation aux deux Boeing 737 Max 8 opérés par la compagnie Eastar Jet. Et en Inde, le ministère de l’Aviation civile a annoncé avoir cloué au sol la flotte de Boeing 737 MAX du pays . »Ces avions ne voleront pas tant que des modifications appropriées et des mesures ne seront pas prises pour assurer leur sécurité », a indiqué le ministère sur Twitter.

Les États-Unis continuent d’afficher leur confiance en Boeing

De leur côté, les États-Unis ont continué d’afficher leur confiance en Boeing tandis que le président américain Donald Trump a déploré que les avions soient devenus « trop complexes » à piloter. Jusqu’à présent, Washington a décidé de ne pas clouer au sol ces avions, mais veut obliger Boeing à procéder à des modifications du 737 MAX 8 et du 737 MAX 9.

« Nous continuons à être impliqués dans l’enquête sur l’accident et prendrons les décisions sur les suites à donner en fonction des éléments récoltés », a indiqué à l’AFP une porte-parole de la FAA, l’agence fédérale de l’aviation américaine.

La FAA a demandé à l’avionneur américain d’effectuer des changements « au plus tard en avril » sur des logiciels et sur le système de contrôle MCAS conçus pour éviter les décrochages.

Cette nouvelle tragédie, et ses conséquences internationales, sont un défi majeur pour le constructeur américain. Après avoir dévissé de plus de 5 % lundi, le titre de Boeing continuait à reculer mardi. De son côté, le gouvernement malaisien a déjà indiqué qu’il allait réexaminer le carnet de commandes de la compagnie nationale Malaysia Airlines pour plusieurs Boeing 737 Max.

Si les causes de cet accident ne sont pas encore connues, le crash de Lion Air en Indonésie avait braqué l’attention sur les capteurs d’incidence (AOA) dont un dysfonctionnement peut conduire l’ordinateur de bord, pensant être en décrochage, à mettre l’appareil en piqué alors qu’il faudrait au contraire le redresser.

350 exemplaires de cet avion, entré en service en mai 2017, sont actuellement en service.

Avec AFP