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18 Décembre, Journée Internationale des migrants

La migration est un mouvement de population (volontaire ou involontaire)  dans l’espace : exode rural, déportation, rapatriement, réfugiés, personne déplacée…Elle suppose un point de départ et un point d’accueil. Elle est intérieure ou internationale. Face à son ampleur, elle  présente des formes  et des contenus complexes .En réponse, certaines institutions à l’instar de l’Union Africaine et des Nations- Unies y apportent des réponses. C’est dans ce sens que la journée du 18 Décembre a été proclamée journée Internationale des migrants.

Pour sa célébration cette année, nous allons  la présenter  en lien avec l’environnement dans la région occidentale de l’Afrique.

En 1997, des organisations de migrants asiatiques (notamment philippines) célèbrent le 18 décembre comme « Journée Internationale de Solidarité avec les Migrants » en référence à l’adoption de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille. S’appuyant sur cette initiative, des structures comme les Droits Internationaux des Migrants et le Comité d’Organisation pour la Campagne Mondiale pour la Ratification de la Convention Internationale des Droits des Migrants lancent à la fin de l’année 1999 une campagne en ligne pour la proclamation officielle d’une Journée Internationale dédiée aux Migrants.

C’est ainsi que le 04 Décembre 2001, l’Organisation des Nations Unies a proclamé  le 18 Décembre  journée Internationale des Migrants pour commémorer l’adoption de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de de leur famille du 18 Décembre 1990 afin de « dissiper les préjugés » sur les migrants et « de sensibiliser l’opinion par rapport  à leurs contributions dans les domaines économique, culturel et social, au profit tant de leur pays d’origine  ainsi que de leur pays d’accueil.

En ces temps de mondialisation et d’interdépendance, la migration internationale pourrait bien devenir un phénomène encore plus répandu. L’intégration croissante des marchés du travail, la baisse du prix des transports et l’existence de réseaux d’information et de communication et de réseaux sociaux bien établis sont autant de facteurs qui favorisent la mobilité.

 Les migrations sont une réalité incontournable. De nombreuses raisons amènent les gens à se déplacer – que ce soit pour étudier à l’étranger, rejoindre des membres de la famille, chercher un emploi ou des moyens de subsistance, ou assurer un meilleur avenir à leurs enfants. D’autres quittent leur pays pour fuir la criminalité, la violence, les conflits, la persécution, l’insécurité, la discrimination, les catastrophes  d’origine naturelle et la dégradation de l’environnement, ou encore la pauvreté.

Les migrations volontaires comme les déplacements forcés ont toujours été le lot commun de l’humanité. La plupart des gens comptent probablement parmi leurs ancêtres des personnes ayant migré.

Aujourd’hui, la migration mobilise de plus en plus l’attention de la communauté internationale. Mêlés à des éléments d’imprévisibilité, d’urgence et de complexité, les défis et les difficultés des migrations internationales exigent une coopération renforcée et une action collective entre les pays et les régions dans un contexte de dégradation de l’environnement.

 De la zone aride au nord à la zone tropicale humide au sud, l’Afrique de l’Ouest connaît une variété de changements environnementaux qui influencent les schémas de migration, tant interne que vers  l’extérieur, de ses populations. Alors que la désertification et la sécheresse affectent  particulièrement certaines zones, les inondations, l’érosion côtière et l’élévation du niveau de la mer sont les principaux dangers dans d’autres. Dans  un contexte où les ressources naturelles constituent la base des moyens de subsistance et de la sécurité alimentaire, la dégradation de l’environnement impacte de façon complexe la vulnérabilité des populations et ses   capacités de résilience.

Affectés par les mêmes menaces climatiques, la vulnérabilité et la probabilité de migrer des individus/ménages sont influencées par leur dépendance aux ressources naturelles, leur statut socioéconomique, et leurs caractéristiques démographiques. Compte tenu de ces différences, il est nécessaire que des politiques soient mises en œuvre pour répondre aux besoins particuliers des populations locales. Ces dernières doivent être informées des changements environnementaux actuels et futurs. La mobilité découlant de l’environnement  ne  peut pas être considérée comme un comportement strictement rationnel  fondée  sur la vulnérabilité réelle, les décideurs doivent également tenir compte de la vulnérabilité perçue par les personnes concernées.

Créer des infrastructures d’accueil et mettre en place des mécanismes de protection des migrants et des personnes déplacées est une étape nécessaire pour atténuer les risques futurs.

Il serait souhaitable que les autorités régionales  aussi travaillent  en synergie pour renforcer la résilience des communautés d’origine aux chocs climatiques, mais aussi faire de  la migration  une stratégie d’adaptation.

Les outils juridiques pour le faire existent à travers entre autres, la Convention de Kampala. L’ONU joue un rôle actif de catalyseur dans ce domaine, dans le but de créer davantage de dialogues et d’interactions au sein des pays et des régions, de favoriser les échanges d’expériences et les possibilités de collaboration.

A l’occasion de cette journée, l’ONU encourage tous les États invités, États membres des Nations unies, organisations intergouvernementales et non gouvernementales, à fournir des informations sur les droits de l’homme et sur les libertés fondamentales des migrants, à partager leurs expériences et à entreprendre des actions qui assurent leur protection.

A l’ensemble des migrants à l’échelle planétaire, nous leur souhaitons une bonne célébration de cette journée qui leur est dédiée et que nous partageons avec eux !

Monsieur Abdou Sané Ancien député

  Géographe-  Environnementaliste

Président de l’Association Africaine pour la Promotion de la  Réduction des Risques de Catastrophes.