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Inondations catastrophiques à Valence: l’Espagne entame un deuil national de trois jours

Un deuil national de trois jours débute, aujourd’hui en Espagne, frappée dans la nuit de mardi à mercredi, par les pires inondations depuis les années 80. Le dernier bilan fait état de près de 100 morts et de nombreux disparus, dans la région de Valence principalement, la plus touchée. Pedro Sanchez est attendu sur place dans la matinée.

Des images d’apocalypse, des rues transformées en torrent et des montages de voitures ont fait le tour du monde. Ce que beaucoup appellent déjà « la pire goutte froide du siècle » commence à se déplacer vers la Castille La Manche et surtout l’Andalousie. 

C’est en tout cas d’ores et déjà officiellement une catastrophe nationale. Trois jours de deuil ont été décrétés à l’échelle de tout le pays par Pedro Sanchez, le chef du gouvernement, qui a assuré que tous les moyens seront mis à disposition pour « nous récupérer de cette tragédie », rapporte notre correspondant à Madrid, François Musseau.

Les habitants ont été surpris par la violence inouïe du phénomène : des immenses vagues d’eau boueuse ont par exemple dévalé les rues de Letur, petit village de montagne dans la province d’Albacete, emportant tout sur leur passage. Julián Gil est le directeur de l’école de Letur. Ses élèves et lui ont vécu l’inimagineable.

« On ne l’a pas vu venir »

« C’était tellement soudain ! On ne l’a pas vu venir ! Mardi, autour de 13h15, à la pause de la mi-journée, la rivière qui traverse notre village, Letur, est brutalement sortie de son lit et a tout emporté sur son passage ! Elle a emporté des troncs d’arbres, des maisons. C’était un véritable désastre ! Vous n’imaginez pas la peur que nous avons eu, les élèves et moi. Parce que nous étions à l’intérieur, et on voyait depuis une salle de classe la rivière dévaler la montagne avec toute cette eau », raconte l’enseignant au micro d’Angelica Pérez.

Dans la banlieue de Valence, la situation reste très difficile. Mercredi soir, notre envoyée spéciale sur place, Élise Gazengel a assisté à un véritable exode de la population qui quittait Paiporta et Picanya, deux zones particulièrement touchées en banlieue de Valence, qui dénombrent malheureusement le plus de victimes. Ces habitants partaient à pied rejoindre Valence avec leurs animaux de compagnie et quelques sacs ou quelques valises pour aller loger chez des proches. Et puis certains, eux, nous expliquaient qu’ils préféraient rester sur place malgré le manque d’eau et d’électricité, toujours pour garder leur maison, alors que quelques vols et pillages de supermarchés ont été recensés.

Des signaux d’alerte ignoré ?

Un millier de militaires de l’unité de secours continuent de quadriller la région à la recherche de disparus. Pendant ce temps, des milliers de gens sont partis à la chasse de leur véhicule. On estime qu’au moins 5 000 ont été totalement détruits par cette tempête d’une violence inouïe, tout comme des édifices, des ponts, des routes. Les trains rapides entre Valence et Madrid ont été stoppés. Deux autoroutes sont toujours coupées, encore jonchées de camions renversés.

Cela n’empêche pas la polémique de s’accentuer entre le pouvoir socialiste à Madrid et le gouvernement régional de droite. Ce dernier n’aurait pas écouté les avertissements de l’Agence nationale de météorologie et aurait informé la population valencienne 8h plus tard, lorsque les trombes d’eau s’abattaient déjà et faisaient déjà des victimes.

RFI