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CORONAVIRUS: Le décès du docteur Li Wenliang suscite une vague d’indignation en Chine.

La mort du docteur Li Wenliang, un jeune médecin victime du coronavirus, ce vendredi 7 février suscite une tempête de réactions en Chine. Arrêté, puis réhabilité, il a été parmi les premiers à révéler l’existence d’une épidémie de pneumonie virale sur le marché aux fruits de mer de Wuhan fin décembre.

« N’oublions jamais docteur Li, ce médecin qui a parlé d’une maladie appelée « rumeur » », ou encore les hashtags « Nous voulons la liberté d’expression », jamais peut-être les réseaux sociaux n’avaient été aussi peu harmonieux, et en tous cas aussi peu « harmonisés » en Chine. Les censeurs ont été littéralement débordés par la colère des internautes.

La mort du jeune ophtalmologue lanceur d’alerte a commencé à circuler un peu avant minuit, avant d’être confirmée officiellement à 2h58 du matin par l’hôpital central de Wuhan. Le docteur Li Wenliang « a eu le malheur d’être infecté lors de la lutte contre la nouvelle épidémie de pneumonie de coronavirus » ont déclaré ses camarades médecins de première ligne sur le compte officiel Weibo de l’hôpital, «nous exprimons nos profonds regrets et nos condoléances».

Une avalanche d’images en ligne de bougies pour le deuil ou une épidémie d’« adieux docteur Li » inscrit jusque dans la neige en grand caractère… Pas question d’oublier, pas question de pardonner pour certains internautes qui ressortent les commentaires de la télévision centrale de Chine annonçant l’arrestation des médecins accusés de divulguer des fausses nouvelles fin décembre, dont faisait partie le jeune médecin aujourd’hui décédé.

Une répression denoncée avec cet autre hashtag désormais censuré mais qui a beaucoup circulé : « Nous voulons des excuses publiques du gouvernement et de la police de Wuhan ». Les autorités locales ont fait part de leurs condoléances et de leur profond respect pour le disparu.

La commission anticorruption du parti a annoncé avoir envoyé des enquêteurs à Wuhan ce vendredi. Des sanctions pourraient être prises contre les responsables locaux accusés d’avoir voulu faire taire les lanceurs d’alerte. Pas sûr que cela suffise à calmer la colère.

RFI