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Pourquoi se précipiter pour la reprise des cours ? (Par Ndane sarr, professeur, ancien chef d’établissement)

Depuis un certain temps, la reprise des enseignements-apprentissages est devenue un sujet d’actualité.  Le Président de la République,  son Excellence Macky Sall a reçu de source « sûre » des informations attestant que toutes les conditions étaient réunies pour une reprise des cours le 2 juin 2020. Mais hélas. Certains professionnels de l’école étaient plutôt  optimistes quant à une accalmie de la pandémie dans notre pays ! C’était peut-être un vœu ou un souhait. En profane, je disais à des voisins que la reprise pourrait être envisageable à partir de la deuxième quinzaine du mois de septembre pour être sûr de ne pas courir de risques. Mon raisonnement et mes avis étaient fondés sur une lecture assez simpliste peut-être du contexte. La chine a eu son premier cas de covid-19 le 17 novembre 2019, et quatre mois après,  ils n’ont pu redémarrer les cours dans les écoles qu’a partir de….La France a eu ses premiers cas en janvier et un démarrage timide et volontariste à commencé après le 15 mai donc après presque 4 mois de lutte acharnée contre cet ennemi invisible qui ne sait ni marcher ni voler et ne compte que sur la générosité de l’homme pour faire son travail salace. La France, pays médicalement puissant,  les USA avec presque 2 millions de contaminés et plus de 200.000 morts 1ère puissance mondiale sur le plan militaire et économique,  la Chine qui a pu construire un hôpital en un temps record jamais égalé reste impuissante pour éradiquer le corona sont là et restent de simples spectateurs. Les grands laboratoires médicaux et les grands chercheurs du monde peinent depuis 6 mois à trouver un remède contre le virus.  Devant cette situation, malgré la volonté et le leadership incontestables du président Macky  Sall  notre pays ne peut se prévaloir après 3 mois seulement de présence de notre hôte non désiré et indésirable, d’une capacité ou d’un génie pour la reprise des cours. La sociologie de notre peuple n’aide pas notre vaillant corps médical. Le  Professeur Seydi et tous ses collaborateurs avaient entamé un travail remarquable qui avait ému le monde entier mais à l’arrivée c’est la déception.  Le Sénégalais a horreur de l’ordre établi et préfère être libre comme l’air.  Pas de règles à suivre, pas de contraintes, pas de…, pas de… . Notre seul problème est qu’on  cherche toujours à faire toujours le contraire de ce que l’autorité demande. Le monde fonctionne sur des règles établies et notre peuple ne peut pas faire une exception. Notre développement technique,  économique et social ne peut se réaliser sans le respect de normes et de la discipline. Notre système éducatif doit faire une introspection et permettre aux spécialistes de se prononcer sur l’essentiel.  Il ne suffit pas d’être un enseignant ou docteur en éducation pour maîtriser notre système. Notre système éducatif est un système plus et il faut intégrer beaucoup de paramètres pour en espérer faire une analyse cohérente et serein. Ce n’est pas non plus parce qu’on est syndicaliste qu’on connait mieux le système.  Nous avons des acteurs du système qui sont dans leurs petits coins et le pays gagnerait à les intégrer souvent dans certaines réflexions. Nos ministères sont souvent déconnectés des réalités sur le terrain, ce qui n’est pas normal. Il y a les services déconcentrés qui ne travaillent pas assez ou refusent de travailler.  Du directeur d’école au ministre, la chaîne devrait être huilée mais malheureusement on demande de faire des rapports qu’on range ensuite dans les tiroirs. Les rapports ne sont pas exploités ou mal exploités.  Et un service fonctionne s’il y a un suivi dans la chaîne.  Trop de directions ou de services encombrants. Évitons de fixer de façon hâtive une autre reprise des cours. L’année scolaire 2019- 2020 ne pourra pas se terminer d’ici septembre.  Faire croire au Président que c’est possible relève de l’utopie.  Prenons le temps, laissons aux professionnels de la santé le soin de gérer la pandémie et demandons aux acteurs de l’éducation de réfléchir à travailler sur une possibilité de finir cette année scolaire avant décembre 2020 et se projeter à commencer l’année scolaire 2020-2021 en janvier. L’université est déjà au réaménagement de son calendrier. Évitons de forcer le destin, le bissap est cueilli, il faut le boire.