L’armée du Nigeria face à une «épidémie» de démissions de soldats
Au moins 380 militaires ont collectivement décidé de quitter leurs postes au début du mois. L’Assemblée nationale du Nigeria va ouvrir une enquête parlementaire pour comprendre les « démissions de masse » dans l’armée.
Le moral est au plus bas et les voix s’élèvent de plus en plus dans les rangs de l’armée. Depuis quelques mois, plusieurs militaires nigérians dénoncent ouvertement le manque d’équipement, la solde trop faible, ou encore la corruption des officiers supérieurs. Une certaine démotivation serait donc à l’origine de leur départ.
Autre raison de la colère : la gestion des opérations contre les groupes jihadistes comme Boko Haram. Dans une vidéo virale le mois dernier, un soldat de première classe tire à boulets rouges sur Tukur Buratai, le chef d’état-major nigérian. Le soldat le tient pour responsable des attaques incessantes contre les convois militaires. Rien que ce mois-ci, au moins quarante-cinq fantassins sont morts dans trois attaques terroristes au nord-est du Nigeria.
Conséquence directe : certains bataillons sont minés par l’indiscipline. Plusieurs cas de désertions ou de mutinerie ont été rapportés ces dernières années. Les parlementaires nigérians s’en inquiètent. Ils craignent une menace pour la sécurité intérieure du pays.
Du côté de l’armée nigériane, on rejette ces allégations. Le moral est même jugé « très bon » par son porte-parole.
RFI