IRAN: Le Parlement vote une loi visant à accélérer le programme nucléaire
Quatre jours après l’assassinat du physicien nucléaire Mohsen Fakhrizadeh, attribué à Israël, le Parlement iranien, dominé par les conservateurs a voté en urgence une loi qui vise à accélérer le programme nucléaire et menace de réduire la coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Malgré le désaccord du gouvernement, le Parlement a voté à une très grande majorité cette loi qui comporte des points importants qui sont contraires à l’accord nucléaire de 2015 avec les grandes puissances et qui a été abandonné par les États-Unis.
Selon cette loi, le gouvernement doit immédiatement reprendre ses activités pour faire de l’enrichissement d’uranium à 20%. Dans l’accord nucléaire, l’enrichissement est limité à 3,5% jusqu’en 2024. Elle demande aussi l’utilisation de centrifugeuses ultra-modernes.
Relations bancaires
Pour le président du Parlement, cette loi a pour objectif d’obliger les pays européens à prendre des mesures pour permettre à l’Iran d’avoir des relations bancaires normales avec le reste du monde et exporter son pétrole. « Cela fait plusieurs années que nous appliquons nos engagements dans le cadre de l’accord nucléaire, mais les pays occidentaux n’appliquent pas leurs propres engagements. En réalité, le Parlement a mis fin aujourd’hui à ce sens unique », dit-il.
Mais Mohammad Bagher Ghalibaf a ajouté que si les Européens prenaient des mesures concrètes pour appliquer leurs engagements, notamment pour neutraliser les sanctions américaines ou bien si ces sanctions sont suspendues par le nouveau président américain Joe Biden, l’Iran pourrait renoncer à appliquer cette loi.
Dans le cas contraire, la loi prévoit aussi de limiter les inspections poussées de l’Agence internationale de l’énergie atomique.
RFI