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Aux enseignants imbus de valeurs …

‘’Une école sénégalaise de qualité est possible, nous y croyons, nous y travaillons’’

Chers collègues enseignants,  je  reprends  cette boutade pour vous rappeler que l’éducation de qualité est possible et tout enseignant imbu de valeurs cardinales doit être réellement mobilisé pour la promotion effective des valeurs dont, l’éducation de qualité  est  porteuse. La finalité d’une éducation de qualité demeure sans l’ombre d’un doute le succès, la réussite, l’assension mais surtout le développement. Le juge Keba Mbaye le disait:  »l’éducation est le socle d’un développement’’

Du latin educatio, éducation signifie: action d’élever, de former un enfant, un jeune homme, une jeune fille, de développer ses facultés intellectuelles et morales. Il n’existe au monde aucune institution pour l’éducation de l’un ou de l’autre sexe ; l’intelligence ne s’y développe que par les forces natives. Les hommes qui ont reçu une éducation primaire ont, en général, la superstition du livre, et ils attribuent facilement du génie aux gens qui occupent beaucoup l’attention du monde lettré.

En Allemagne, en France, et même dans l’Angleterre victorienne, la montée de l’autoritarisme familial produit des schizophrènes, des suicidés, des alcooliques. 

Bref, l’éducation peut être définie comme un double mouvement qui porte à la fois vers l’extérieur et à l’intérieur de soi.

Comme vous pouvez le constater, la situation dans laquelle est plongée l’école sénégalaise est le résultat d’une conjonction de facteurs qui permettent en évidence la responsabilité des différents acteurs du système éducatif. Par conséquent, la recherche de solutions pour relever le niveau et améliorer la qualité de l’enseignement, doit nécessairement passer par la collaboration de toutes les forces en présence dans l’espace  scolaire.

Il est impératif de préciser qu’il est impossible d’analyser les facteurs de baisse de niveau des élèves en occultant la responsabilité des pouvoirs publics. A cet effet, les programmes enseignés dans les établissements ont été d’abord indexés. Au  niveau de l’élémentaire, par exemple, le gouvernement a apporté trop d’innovations pédagogiques qui font que les enseignants et les apprenants ne savent plus sur quel pied danser.

Les programmes sont également escamotés dans tous les ordres d’enseignement.

A cela vient s’ajouter le manque de discipline notoire dans les écoles. Cet état de fait s’explique par de nombreux droits offerts aux apprenants, ce qui est un détriment de l’autorité de l’enseignement. 

Une éducation de qualité ne peut être promue, tant que les programmes enseignés ne sont pas adaptés aux contextes socio-économiques. Les autorités scolaires et  les partenaires de l’école courent malheureusement derrière des taux d’admission, c’est à dire le nombre et non la qualité de l’enseignement reçu.

Il est certain que les objectifs définis par les autorités et visés par le corps professoral ne pourraient être  réalisables sans l’implication  sincère  des  parents;  une implication,  aussi souhaitable qu’indispensable au regard de la complémentarité des tâches et des responsabilités. L’école ne saurait atteindre son objectif qui est de promouvoir une éducation de qualité, sans  une  implication  rigoureuse  et  continue  des parents. 

Dès lors nous constatons le désengagement de certains parents qui, jadis perceptible à travers des visites inopinées à l’école, à travers une surveillance rigoureuse, gage de qualité, fait de plus en plus défaut.

Avouons-le, ce désengagement perçu sous l’angle pédagogique est alarmant et constitue un véritable goulot pour une éducation de qualité.

Aussi doit-on le reconnaître ? Le contexte du covid19 a en contre partie participé à cette baisse de niveau notoire chez les apprenants. Sur ce, j’en appellle le ministre de l’éducation nationale parcequ’il urge d’organiser sans délai les assises de l’éducation nationale. Ansi, repenser l’école sénégalaise marquée par une  baisse permanente de niveau des élèves et en proie à de nombreuses crises, est devenue aujourd’hui une impérieuse nécessité. Il s’agit d’esquisser les conditions  pédagogiques, infrastructurelles, mentales et culturelles propices à une saine émulation pouvant favoriser l’émergence de notre génie et l’éclosion de talents propres à porter cette dynamique. Et l’intérêt de cette émulation, certains collègues enseignants  l’ont très bien tôt compris puisqu’ils organisent une journée d’excellence chaque année en initiant la cérémonie de distribution des prix aux plus  méritants.

Mais ce qui se répète et se repère dans la notion de l’éducation de qualité, c’est qu’elle fonctionne comme une forme d’exception qui, chez nous doit justement devenir une règle.

Une éducation de qualité est possible et les enseignants imbus de valeurs sont réellement mobilisés pour sa promotion.

Khalifa  Ababacar SALL, chercheur en sciences de l’éducation, Adjoint à l’établissement Ngalla Ndao au département de Ranérou-Ferlo.