La France et ses partenaires confirment un «retrait coordonné» du Mali
Après un dîner de travail à l’Élysée auquel ont pris part une trentaine de dirigeants africains et européens, la France, ses partenaires européens et le Canada ont annoncé ce jeudi 17 février le retrait des forces militaires du Mali après neuf ans d’intervention militaire contre les jihadistes.
C’est après une réunion mercredi soir à l’Élysée entre les partenaires africains et européens pour évoquer la situation au Sahel que la décision a été entérinée. Les forces de Barkhane et Takuba vont donc quitter le Mali lors d’un « retrait coordonné ».
« En raison des multiples obstructions des autorités de transition maliennes », les pays estiment que les conditions politiques, opérationnelles et juridiques ne sont plus réunies pour poursuivre efficacement leur engagement militaire actuel. « Nous restons déterminés à soutenir le Mali et sa population dans leurs efforts pour obtenir une paix durable et la stabilité », précise le texte de cette déclaration conjointe.
Étendre le soutien militaire aux pays voisins d’Afrique de l’Ouest
Les pays signataires ont convenu de poursuivre leur action contre le terrorisme dans la région du Sahel, notamment au Niger et dans le golfe de Guinée. Des consultations politiques et militaires ont été engagées avec les pays concernés pour mettre en place d’ici à juin 2022, « les paramètres de cette action commune ». Cette action sera donc, c’est ce que l’on comprend, une action internationale, européenne et canadienne avec la France, mais avec une volonté de retirer la France du devant de la scène.
« Afin de contenir la potentielle extension géographique des actions des groupes armés terroristes en direction du Sud et de l’Ouest de la région, les partenaires internationaux indiquent leur volonté d’envisager activement d’étendre leur soutien aux pays voisins du Golfe de Guinée et d’Afrique de l’Ouest, sur la base de leurs demandes », précisent-ils dans leur déclaration conjointe.
Lors d’une conférence de presse, le président français a également fait part de sa volonté de « mettre davantage les populations civiles au cœur de (la) stratégie », qui sont les « premières cibles des exactions et le premier rempart contre les groupes » jihadistes.
Cette décision de retirer les troupes françaises après intervient dans un contexte de crise aiguë entre Paris et Bamako, qui n’a cessé de croître depuis le coup d’État militaire du 18 août 2020. Au cœur des crispations, figurent notamment l’arrivée de mercenaires russes du groupe Wagner au Mali, l’expulsion de l’ambassadeur de France ou encore celle d’un contingent de soldats danois.