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Éthiopie: La liberté de la presse victime de la guerre au Tigré

Cela fera bientôt deux ans que la guerre fait rage entre le gouvernement fédéral d’Abiy Ahmed et les forces rebelles du Front de libération du Peuple du Tigré. Des milliers de civils sont morts ou ont été déplacés à cause des affrontements qui ont débuté en novembre 2020, selon l’ONU. Mais le conflit fait une autre victime, la liberté de la presse.


La liberté de la presse serait restreinte partout dans le pays, selon un communiqué du Comité de Protection des Journalistes (CPJ), publié mardi 2 août, repris par la Rfi . Selon Muthoki Mumo, spécialiste Afrique pour le CPJ, plus le conflit avance, plus la presse est muselée.
« La situation de la liberté de la presse en Éthiopie est décevante, et triste, déclare-t-elle au micro de RFI. Les journalistes ont été pris pour cible dès que la guerre a commencé. L’année dernière, un journaliste éthiopien a été tué parce qu’il faisait son travail. Cela n’était pas arrivé depuis 1998. Des journalistes étrangers ont été expulsés. C’est arrivé à un correspondant du New York Times. »
« L’indicateur le plus parlant, c’est la hausse du nombre d’arrestations de journalistes. Au moment où nous parlons, huit d’entre eux sont toujours emprisonnés. Et les « blackout » et coupures d’Internet dans certaines régions du pays empêchent la presse de faire correctement son travail. »
« Mais nous devons dire une chose : beaucoup de ces méthodes visant à faire taire les journalistes ne sont pas nouvelles. La guerre les a accélérées, mais ces restrictions existaient déjà avant. L’arrivée d’Abiy Ahmed au pouvoir en 2018 avait pourtant auguré des avancées positives : des journalistes ont par exemple été libérés. Ces progrès, nous les avons vus une fois. Et nous pouvons les voir à nouveau. »