Migration clandestine : Une pirogue contenant 69 migrants partie du Sénégal est arrivée en Espagne lundi
Les sénégalais et autres jeunes de la sous région désirant coûte que coûte rallier l’Europe, notamment l’Espagne n’observent pas de pause. Ils sont toujours prêts à quitter ce pays pour aller travailler dans les pays développés. Lundi, une pirogue avec a son bord 69 personnes est arrivée en Espagne a partir du Sénégal.
Lundi, selon le Directeur de la police de l’air et des frontières, Mame Seydou Ndour 69 migrants irréguliers venus du Sénégal sont arrivés lundi en Espagne à bord d’une pirogue. « Une pirogue est arrivée hier en Espagne, avec 69 individus. Elle est partie des côtes sénégalaises, une situation qui montre l’ampleur de la tâche et la détermination des trafiquants à partir à n’importe quel prix », a-t-il dit lors d’un séminaire sur la coopération judiciaire et policière en matière de lutte contre le trafic de migrants et la traite des personnes. La Côte d’Ivoire, l’Espagne, la France, la Gambie, la Guinée, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et l’Union européenne sont représentés à cette rencontre. « Nous devons faire preuve de la même détermination pour contrer leurs actes », a dit Mame Seydou Ndour en invitant les services concernés à collaborer, discuter et échanger. « Le trafic de migrants et la traite des personnes sont une réalité que vivent au quotidien nos pays. Le Sénégal est particulièrement touché par le phénomène, car il constitue un point de départ et de transit » des personnes se livrant à ces deux activités, a rappelé le directeur de la police de l’air et des frontières. Selon lui, les services concernés sont conscients de l’ampleur du trafic de migrants et de la traite des personnes. Seydou Ndour a également loué les efforts fournis par le Sénégal dans ces domaines. De son côté, le Directeur des affaires criminelles et des grâces au ministère de la Justice, Yakham Lèye a invité, mardi, les Etats engagés dans la lutte contre le trafic de migrants et la traite des personnes à s’appuyer sur les mécanismes de coopération pénale internationale pour lutter plus efficacement contre ces fléaux. ‘’La coopération internationale est devenue un outil incontournable, si nous voulons démanteler les groupes organisés et faire en sorte que le gain criminel ne puisse échapper à la sanction pénale’’, a-t-il dit. Pour lui, la mise en place des outils en est un pas très important qu’il faut consolider par l’ensemble des Etats, ainsi qu’une implication active de tous les acteurs opérationnels.
La coopération entre les intervenants de la chaîne pénale jugée faible
Plusieurs responsables de la délégation de l’Union européenne au Sénégal ont pris part à ce séminaire de deux jours ouvert, hier à Dakar. Des magistrats venus des pays de la sous-région et de l’Europe ont aussi assisté à cette rencontre. ‘’La faible coopération entre les intervenants de la chaîne pénale est l’une des principales difficultés notées dans la lutte contre le trafic de migrants et la traite des personnes. L’analyse de nos pratiques juridiques et l’examen du flux de dossiers d’entraide pénale laisse apparaître une faible utilisation des mécanismes de coopération pénale internationale’’, a souligné M. Lèye. En guise d’exemple sur le plan judiciaire, il cite les magistrats, qui selon lui ont très peu recours aux demandes d’entraide pénale internationale, alors que le trafic des migrants relève de la criminalité transfrontalière et ne peut être combattu, selon lui, qu’en limitant les investigations à l’intérieur des frontières. ‘’Il est important que les acteurs puissent se connaître, identifier les canaux de coopération et mettre en commun les bonnes pratiques qui permettront de venir à bout de ces fléaux’’, a insisté Yakham Lèye. Selon le directeur des affaires criminelles et des grâces, la traite des personnes présente des éléments d’extranéité. Pour cette raison, les intervenants, notamment les commissaires de police judiciaire et magistrats doivent être suffisamment outillés pour exploiter les canaux de coopération, pour plus d’efficacité dans la lutte contre ce phénomène. Lèye a rappelé que le trafic de migrants est la troisième activité criminelle la plus lucrative après le trafic de drogue et le trafic d’armes. Ce phénomène affecte notre jeunesse et l’avenir de nos nations, a-t-il conclu.