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Professeur Mounirou Sy sur la libération des détenus : « On devait au moins connaître les raisons »

La philosophie du droit pénal voudrait que pendant l’arrestation, le mis en cause soit informé de deux fondamentaux. Il s’agit du délit ou crime commis  et à quelle peine est passible l’infraction commise, selon le professeur Mounirou Sy.


En effet, dit-il, dans le cadre de ces arrestations multiples, l’infraction était inconnue ; ils ont été enfermés sans qu’on sache le sort qui leur est réservé. Même si, précise le professeur, « ce n’est pas valable pour tout le monde. Il y a eu des casses, des feux,  des biens détruits et des blessures et autres morts qui ont forcément été causés par des personnes ».


 S’agissant de la libération en masse de prisonniers dits politiques depuis cette dernière semaine, il salue la volonté d’apaisement. « Nous allons vers un mois de ramadan et vers des élections. Cela peut être salutaire. Seulement, il va falloir qu’on sache ce qui a été à l’origine. Qui en a discuté avec qui et ce qu’ils se sont dit », souligne le professeur sur le plateau de la TFM.


Mounirou Sy explique, par ailleurs, que la coalition Dionne 2024, dont il est le mandataire, n’est pas dans la politique politicienne. Elle sait comment marche l’État ainsi que les règles et procédures, au point de ne pas se mêler dans la masse, même si elle en fait partie. 
« Nous avons été sur le principe et étions contre toute forme de report. Nous avons, par la même occasion, salué la décision historique du Conseil constitutionnel. C’est une révolution en matière constitutionnelle », répond-il, interpellé sur le mutisme de son candidat sur certaines questions. 
Il note,  en outre,  que pour la première fois, le Conseil constitutionnel s’est déclaré compétent et avait d’ailleurs évoqué en 2016 que si toutefois on touche aux clauses d’éternité, c’est-à-dire la durée et le nombre de mandats en tant que constituant dérivé, elle pouvait le contrôler. 
« Compte tenu du fait que le président en exercice ne participe pas à ces élections, tout doit être clair. C’est pourquoi nous pensons que les zones d’ombre doivent être éclaircies avant que des élections ne se tiennent », estime-t-il.