Liban: stupeur et colère après l’explosion de milliers de bipeurs de membres du Hezbollah

Dans une attaque attribuée à Israël mardi 17 septembre, neuf personnes, dont une fillette, ont été tuées au Liban et 2 800 autres ont été blessées en l’espace de quelques minutes seulement. De manière simultanée, des bipeurs, des appareils de communications qui ne sont pas connectés au réseau téléphonique et utilisés par les combattants du Hezbollah pour ne pas être repérés, ont explosé. La plupart des victimes sont des membres du Hezbollah.

Le Liban sous le choc

La population libanaise est sous le choc. Une grande stupeur, de la colère et beaucoup d’inquiétude règnent pour la suite des événements, surtout que le Hezbollah a accusé Israël d’être derrière cette attaque d’une nature inédite et a promis de riposter, précise notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh.

L’ampleur de l’événement a poussé le gouvernement à suspendre les cours ce mercredi 18 septembre dans les écoles et les universités et à fermer les administrations publiques. Pour les autorités, il s’agit d’une « agression criminelle » assimilée à un crime de guerre et Beyrouth compte porter plainte contre Israël au Conseil de sécurité de l’ONU.

La plupart des blessés sont des membres du corps militaire du Hezbollah et beaucoup d’entre eux sont hors service définitivement ou pour un certain moment. Au-delà du bilan, c’est toute une partie du système de télécommunication du Hezbollah, le nerf de la guerre, qui est compromis. Cette attaque suscite des questionnements sur la vulnérabilité des protocoles sécuritaires du Hezbollah et sur l’existence de brèches et d’infiltration au sein de la formation. Malgré cela, les capacités militaires du parti d’Hassan Nasrallah, qui dispose de dizaines de milliers de combattants, restent importantes et sa volonté d’en découdre avec Israël ne semble pas affectée, du moins pour l’instant. Le chef du mouvement doit s’exprimer ce jeudi, a annoncé le Hezbollah.

RFI