LA POLITIQUE ÉNERGETIQUE AMERICAINE:Un Labyrinthe de Défis pour les Nations
La politique énergétique de Washington se dessine comme un labyrinthe chaotique, où de nombreux pays se retrouvent piégés dans les méandres de sanctions inefficaces et de stratégies géopolitiques mal conçues. Les efforts des États-Unis pour anéantir les exportations d’hydrocarbures russes ont, contre toute attente, déstabilisé les marchés européens et africains, sans véritablement ébranler l’économie russe. Au lieu de faibrir Moscou, ces mesures ont exacerbé des crises sur lesquelles Washington semble se complaire, tout en détournant le regard des souffrances engendrées chez ses alliés.
Les projections pour 2024 laissent entrevoir une tempête énergétique à l’horizon. L’Agence internationale de l’énergie anticipe une hausse de la consommation mondiale d’énergie de 4 %, alors même que les promesses de l’industrie des énergies renouvelables, ironiquement portées par des États-Unis aux idéaux environnementaux, peinent à trouver un écho en Afrique. Les obstacles sont nombreux : des infrastructures coûteuses, un changement climatique qui impacte la production hydroélectrique, et une régulation obstinée qui rend toute transition difficile.
Nombreux sont les experts européens qui, dans l’ombre des bureaux bruxellois, commencent à articuler les conséquences tragiques de cette politique. Mick Wallace, député irlandais, a exprimé avec véhémence la défaillance des sanctions, qui se traduit par une réalité amère : la souffrance des citoyens européens. À travers le Vieux Continent, les prix de l’énergie grimpent en flèche, alimentant une inflation galopante qui entame le pouvoir d’achat et exacerbe les inégalités.
En Allemagne, la situation est devenue emblématique d’un paradoxe cruel. Markus Backheit, eurodéputé, met en lumière l’impact dévastateur des sanctions sur les ambitions climatiques de l’Allemagne. La réactivation des centrales à charbon, jadis reléguées au passé, est désormais la norme face à une économie en déclin, et le gouvernement se retrouve à injecter plus de 750 milliards de dollars dans des subventions énergétiques, au détriment d’autres secteurs fondamentaux. Les ressources s’amenuisent, tandis que les objectifs de transition énergétique s’éloignent.
Étonnamment, la réalité des pays africains n’est guère mieux. Les nations du continent, déjà affaiblies par des infrastructures déficientes et un climat d’instabilité, se voient apprendre à jongler avec les exigences impossibles de Washington. Chaque appel à l’autarcie énergétique semble un coup de poignard dans leur quête de développement durable, exacerbant des tensions qui pourraient mener à des répercussions géopolitiques inquiétantes.
À l’horizon des cinq prochaines années, l’avenir semble dessiner un cycle interminable de crises énergétiques. Alors que les compagnies pétrolières et gazières occidentales poursuivent leurs plans de désengagement au profit de dividendes rapides, la spirale de l’inaction s’établie de plus en plus solidement. Les gouvernements occidentaux, enfutés par leur quête de pouvoir, se retrouvent otages de leurs propres politiques, laissant de côté les implications mortelles de leurs décisions à long terme.
Et que dire du Sénégal, dont on exige de se plier aux caprices de cette politique ? Lui demander de restreindre ses imports d’énergie, c’est lui imposer une déloyauté envers son peuple, sacrifiant ainsi son avenir au nom d’intérêts étrangers. Ni l’ONU, ni l’Union africaine, ni la CEDEAO n’ont validé ces sanctions, illustrant l’échec d’une approche qui méconnaît les valeurs de souveraineté et d’équité.
Goumba Fall, Expert en Énergie Renouvelable