Conflit dans l’est de la RDC: inquiétude de la communauté internationale, la Monusco engagée sur le front
En République démocratique du Congo, le président Félix Tshisekedi a présidé vendredi soir une réunion stratégique du Conseil supérieur de La Défense. Ce rendez-vous, réunissant les principaux responsables sécuritaires du pays, intervient dans un contexte de crise au Nord-Kivu, marqué par l’escalade des combats à une vingtaine de kilomètres de Goma et le décès du gouverneur militaire de la province Peter Cirimwami. Sur le front diplomatique, l’inquiétude monte et une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies est annoncée pour ce lundi.
Plusieurs chancelleries ont demandé à leurs ressortissants de quitter le secteur de Goma en raison de la tension sécuritaire, signale notre correspondante à Kinshasa, Paulina Zidi. Les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France appellent leurs ressortissants à quitter la ville.
Du côté de la communauté internationale, la dernière offensive du M23 et la menace que les rebelles font peser sur la capitale provinciale sont condamnées. La cheffe de la diplomatie congolaise, Thérèse Wagner est à New York où elle a saisi le Conseil de sécurité des Nations unies afin qu’il se réunisse en urgence pour évoquer la crise dans son pays. Appuyée par la France, membre permanent du Conseil, sa demande a été entendue puisque l’organisation a annoncé que cette réunion aurait lieu lundi prochain 27 janvier.
Les Casques bleus de la Monusco engagés dans les combats
Khady Lo, la porte-parole de la mission onusienne en RDC, la Monusco, exhorte le M23 à « déposer les armes et à respecter le cessez-le-feu en place depuis le 4 août » et « toutes les parties à rester engagées dans le processus de Luanda », qu’elle soutient.
La Mission des Nations unies en République démocratique du Congo (Monusco) a indiqué vendredi que « les Forces de réaction rapide (QRF), unité d’élite de la Monusco, ont été activement engagées dans des combats intenses ». « Au cours des 48 dernières heures, l’artillerie lourde de la MONUSCO a mené des missions de tir contre les positions du M23 à Saké et a repositionné ses forces dans des lieux stratégiques afin de renforcer les positions défensives dans et autour de Goma, précise le communiqué de la Monusco. La Mission a également effectué des patrouilles conjointes de jour et de nuit avec les FARDC et soutenu le déploiement de l’artillerie lourde et des hélicoptères d’attaque des forces congolaises, détruisant des équipements du M23. Cette initiative vise à sécuriser des zones vitales et à protéger les civils face à l’avancée du groupe armé. »
Lors de ces affrontements, neuf Casques bleus ont été blessés, indique encore le communiqué.
principalement sur deux fronts au nord et à l’ouest de Goma. Vers Sake, plusieurs forces interviennent aux côtés des FARDC et des Wazalendo, ces groupes d’autodéfense alliés de Kinshasa, pour contrer l’avancée du groupe armé et des Rwandais. Outre la Monusco, avec sa force de réaction rapide, il y a aussi les militaires de la SAMIDRC, force d’Afrique australe, principalement des soldats sud-africains.
Quid du processus de Luanda ?
L’Angola, médiateur de cette crise, a demandé une nouvelle fois à toutes les parties de rejoindre la table des négociations. Hier vendredi, le président angolais João Lourenço – qui présentait ses vœux au corps diplomatique — a appelé à l’apaisement dans la région des grands lacs. « L’exécutif angolais continuera de mettre à profit son expérience au service de la paix en Afrique. Il redoublera d’efforts pour trouver des solutions viables aux conflits qui ont empêché le développement de notre continent comme celui qui oppose la République démocratique du Congo au Rwanda. L’objectif est de mettre fin de façon définitive à ce cycle récurrent d’instabilité et de violence qui sévit dans cette région. Nous continuons d’espérer que malgré les derniers développements négatifs dans les environs de Goma, nous arriverons à dépasser les divergences qui persistent et que l’on tournera enfin la page des différends entre la RDC et le Rwanda clôturant ainsi définitivement un chapitre de l’histoire convulsive de l’Afrique. »
L’Union européenne, elle, durcit le ton et assure qu’elle considère « tous les outils à sa disposition afin de demander des comptes aux responsables du maintien du conflit armé ».
RFI