Foncier/Cayar – Tout sur la « session avortée » au Conseil départemental de Thiès ce dimanche
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l n’y aura pas eu de session extraordinaire ce dimanche au Conseil départemental de Thiès. L’entrée des locaux fermée à clé, les conseillers Abdoulaye Sow, Mohamed Ndiaye, Nogaye Diop Mbacké, Madjiguène Derwiche et Cie ont rebroussé chemin, non sans faire face à la presse après avoir fait constater les faits, par un huissier. Déterminés à tirer au clair l’affaire du lotissement sur le Domaine maritime public Cayar.
Au sortir d’un séminaire organisé samedi à l’intention de leurs collègues conseillers en vue de les sensibiliser sur la question du morcellement de la plage de Cayar qu’ils imputent à Yankhoba Diatara, Pape Moussé Diop et Idrissa Seck, des signataires d’une pétition destinée à obtenir la démission du bureau du Conseil départemental de Thiès s’étaient donné rendez-vous ce dimanche matin devant la collectivité, espérant mobiliser pour leur cause 1/3 des conseillers (34). Mais ils se retrouveront devant des locaux fermées à clé. Et selon Abdoulaye Sow, Yankhoba Diatara a donné des instructions pour empêcher toute tenue de la session comme prévu par le groupe de signataires.
« Le vigile trouvé sur place dit avoir reçu des instructions ferme », renseigne le président de la commission Aménagement du territoire au Conseil départemental.
« On attend des éclaircissements »
« J’ai été saisie par correspondance d’une session au niveau du Conseil départemental. Ce matin je suis venue, j’ai trouvé les lieux fermés et je ne sais pas pourquoi la session ne s’est pas tenue. Je ne sais pas à qui m’adresser. Le groupe de Monsieur Sow m’a informée qu’on leur a interdit l’accès du Conseil », confie la conseillère Madjiguène Derwiche. Elle dit attendre « des éclaircissements ». Car, « Au conseil, il y a un président et c’est lui qui gère les locaux. Le conseil n’appartient pas à un parti politique ou à une personne. C’est un bien commun », martèle l’élue.
Mais pour le premier vice-président du Conseil, Abdoulaye Sow et Cie « n’ont pas compétence » à convoquer une session. « Un conseil ne peut pas être convoqué comme ça par un groupe de conseillers. Ils peuvent par contre demander à ce que le conseil se réunisse », dit-il. Le cas échéant, « c’est le bureau qui se réunit. Ils peuvent proposer un ordre du jour, si cela entre dans le cadre des compétences du conseil », explique Yankhoba Diatara, joint au téléphone par Seneweb ce dimanche.
Au sujet d’Abdoulaye Sow et Cie, « J’ai reçu leur requête et je vais le soumettre au bureau. Nous même sommes intéressés par cette affaire », tempère-t-il au bout du fil. Tout en rassurant qu' »une réunion sera convoquée » pour apprécier la requête. Outre mesure, « cela en me gêne pas que les gens de notre groupe politique aient signé (la pétition : ndlr) », minimise le proche d’Idrissa Seck.
Quid de la fermeture des locaux du Conseil départemental censés abriter la session extraordinaire de ce jour ? « C’est un dimanche et personne ne travaille. Je vais réunir le bureau mardi, on va fixer une date », promet l’ancien adjoint au maire. Qui nie toute implication du conseil dans l’affaire du morcellement de la plage de Cayar. « Le conseil n’est ni lié à un lotissement ni à quoi que ce soit. On n’a rien fait. S’il y a quelqu’un qui veut une clarification, c’est bien nous. Qu’ils aillent du côté de l’inspecteur des impôts et domaines », ordonne-t-il.
Un autre conseiller, Ismaila Dione du Diobass exigence « Que la lumière soit faite sur ce dossier. Si on engage le Conseil départemental, les conseillers doivent être au courant. Personnellement, je viens d’apprendre qu’il y a une commission ad hoc à côté, qui vient doubler la commission en charge de l’Aménagement du territoire. C‘est des choses à tirer au clair », insiste le conseiller départemental à Thiès.
Revoir un extrait du point de presse des conseillers signataires.