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PÉTROLE ET GAZ : Les chercheurs veulent apporter leur contribution au débat

Infosdakar– L’Initiative prospective agricole  et rural (IPAR)  a procédé ce mardi  à Dakar au  lancement du réseau sénégalais de Think Tanks « SenRTT », sous le thème « Gouvernance des ressources pétrolières et gazières : état du débat et perspectives ».

 Selon Cheikh Oumar Ba, directeur exécutif de l’IPAR, il y a un débat passionné au Sénégal avec la découverte du pétrole et du gaz. On s’est dit qu’en tant que chercheurs, il faut qu’on essaie pour savoir quelle est notre lecture. Sur ce, dira  M. Ba : « Le pétrole et le gaz font l’objet d’une attention de la part des populations. Nous voulons apporter notre contribution à ce débat. Nous espérons qu’avec le dialogue qui va suivre avec les entreprises pétrolières et les chercheurs, nous arriverons à créer un cadre pour un dialogue serein ».

Pour  sa part, Abdoulaye Dia,  directeur de cabinet du ministre des Energies et du Pétrole, a déclaré : «  pensons que d’ici 2025 à 2035, notre pays devra au moins avoir la moitié des dividendes sortis des activités du pétrole et du gaz ». A l’en croire, la loi sur le pétrole et le gaz dont les décrets d’application sont attendus d’ici fin avril, permettra aux entreprises sénégalaises de monter en capacité et de récupérer des ressources qui seraient tirées de ces activités. En  effet, les Think-tanks sénégalais, de par la diversité de leurs approches et de leurs spécialités, pourraient contribuer à enrichir les politiques publiques à travers un benchmark des meilleurs pratiques mondiales adaptables au Sénégal. En outre, elles pourront effectuer un suivi de l’exploitation et de ses impacts sur la société, l’économie, la perception de la transparence etc. à travers la production d’études basées sur des évidences. Afin d’y arriver, la mutualisation et le renforcement de leurs moyens matériels et humains sont plus que jamais nécessaires. Au vu des multiples enjeux et défis qui se présentent au Sénégal dans la gouvernance et la gestion des retombées de sa nouvelle industrie pétrolière et gazière, l’Etat du Sénégal, bien que disposant de ressources humaines qualifiées sur la question, pourrait bénéficier de l’apport de Think tanks nationaux capables de produire des propositions fortes et basées sur des faits et études prospectives. La multiplicité des secteurs directement ou indirectement affectés par la future exploitation de pétrole et de gaz, permet aux Think tanks spécialisés (agriculture, genre, protection de l’environnement, gouvernance et redevabilité) d’apporter des contributions qui pourraient infléchir ou affiner l’action de l’Etat dans le sous-secteur des hydrocarbures, à condition d’être prises en compte par les pouvoirs publics.

D’après un document mis à notre disposition, les Thinks tanks peuvent jouer un rôle de vulgarisateur et d’informateur et ainsi influer indirectement sur l’adoption par les pouvoirs publics des meilleures pratiques internationales en matière de transparence, de gouvernance ou de stratégie d’investissement des revenus pétroliers et gaziers. Les études et propositions des Think tanks peuvent en effet, à condition d’être bien vulgarisés à travers des canaux appropriés et sous des formats adaptés, créer une demande citoyenne, enrichir les propositions de l’opposition politique ou convaincre des voies autorisées qui pourront reprendre et diffuser ces idées à l’attention des pouvoirs publics. Afin de produire des documents de qualité, la mutualisation des moyens de différents Think tanks apparait également indispensable, mais aussi le recrutement de profils spécialisés dans le domaine (ingénieurs, économistes de l’énergie, juristes, environnementalistes etc.) et enfin leur appui financier par des contributeurs locaux (entreprises, fondations) qui souhaitent orienter la réflexion vers une exploitation vertueuse, transparente et bénéfique aux populations des ressources pétrolières et gazières. Enfin, note le document , les Think tanks pourraient aider à la diffusion d’informations d’intérêt public tirées des rapports officiels de l’Etat, des compagnies pétrolières et de leurs sous-traitants agissant dans le cadre du contenu local. La mise en place d’indicateurs de suivi, notamment sur la perception des activités pétrolières par les populations à travers des enquêtes de terrain, pourraient également participer d’une meilleure compréhension globale des impacts réels et symboliques de l’industrie pétrolière et gazière au Sénégal.