Sonko, le génie stratège de la manipulation émotionnelle
La stratégie de la distraction est un élément primordial du contrôle social qu’Ousmane Sonko s’est créé. Elle consiste à détourner l’attention sénégalaise des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques, grâce à un déluge continuel de distractions et de fausses informations bâti sur le mensonge et la diffamation insignifiantes. Elle est également indispensable pour empêcher la population de s’intéresser aux connaissances essentielles, dans tous les domaines. Il a l’art de garder l’attention du public distrait, loin des véritables problèmes sociaux, captivé par des sujets sans importance réelle. Il crée des problèmes partout, lamente et gémit en tout et pour tout, puis s’offre des solutions imaginaires sans suites et caduques.
Il suscite d’abord un problème, une situation prévue pour exciter une certaine réaction du public naïf, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter. Une autre façon sonkoiste de se faire accepter et aimer est de laisser du temps a la jeunesse assoiffée par l’espoir lointain de la réussite pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu.
Sonko a très tôt compris que plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant.
Pourquoi ? Parce que : si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 15ans ou moins, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celle d’une personne de 15 ans. Ousmane avec sa manne de mots ouatée de maux, prime l’émotionnel a la place’ de la réflexion constructive. Il a cette technique classiquement sensorielle pour court-circuiter l’analyse rationnelle des esprits cartésiens, et donc le sens critique de la rationalité. De plus, l’utilisation du registre émotionnel lui permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient des crédules pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements entre autres.
Cela maintient les sénégalais dans l’ignorance et la naïveté adeptes de résignation et de la soumission clandestines. Au fin fond de ses oasis vulgaires de ses rêves, il fait croire à qui veut l’entendre que l’autre est seul responsable de son malheur et de ses échecs politiques, à cause de l’insuffisance de la partialité, la non validation de ses capacités, ou de ses efforts consentis. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système et les rouages, le natif de la basse Casamance verte s’auto-dévalue et culpabilise l’autrui, ce qui engendre hélas un état vulgaire et insulteur dont l’un des effets est l’inhibition de l’action.
Je précise que je ne suis pas sonkophobe mais senegalophile. J’estime son courage, j’adore sa jeunesse, j’aime son engagement, je loue son intelligence mais je suspecte son intégrité et son patriotisme, je sens son parfum rancunier de sa personnalité peinte d’ardeur qui fait de lui un poiliti-chien qui aboie à chaque fois que la caravane mackiste passe.
Je pardonne ceux qui insulteront la mémoire de ma plume qui crée et créera toujours des vers verts qui verdoient le tapis des vergers caducs.
Sonko et ses adeptes doivent savoir que la manipulation emballe l’opinion et la fait oublier qu’il s’agit d’une fille lambda à la fleur de l’âge qui a porté plainte pour viol répété et menaces. C’est une affaire de mœurs. Cette jeune Adjia Sarr, qui ne se fait prévaloir d’une appartenance politique, sollicite justice. Elle n’est ni député et n’a ni cette capacité exponentielle à mobiliser des foules aveuglées par la somnolence de la raison, mais elle une famille au-delà d’être sénégalaise comme chacun de ses concitoyens.
Les faits sont sacrés et les commentaires libres mais la vérité est inédite. Il ne s’agit d’être avec X et vouloir le blanchir ou de ne pas être avec Y et vouloir le salir. Heureusement que la justice statue sur les faits lentement mais sûrement.
Ma question est la suivante : entre celui qui demande à ses militants de ne pas en parler et celui qui incite aux siens de se mobiliser pour faire face avec violence, lequel politise l’affaire ?
La manipulation de l’opinion et l’appel à la violence ne prospéreront pas.
On ne devient jamais saint sage sain de par les paroles mais plutôt de par les faits.
Quel que soit l’issue de cette affaire de mœurs, un masque va hélas tomber.
Thierno Bocar Ly,
Responsable politique APR à Koungheul