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Contre la crise économique, le Ghana annonce la restructuration de sa dette intérieure

Le Ghana fait face à la pire crise économique de ces dernières décennies. L’inflation dans le pays est de plus de 40% et la monnaie nationale a perdu plus de la moitié de sa valeur. Pour tenter d’endiguer le phénomène et éviter le défaut de paiement, des mesures de restructuration de la dette intérieure ont pris effet lundi.

Pour tenter de faire face à la crise économique, le ministre des Finances ghanéens, Ken Ofori-Atta, a annoncé la création d’une nouvelle série d’obligations pour remplacer les titres dont la maturité arrivait à échéance.
Une obligation souveraine est une obligation émise à moyen ou long terme par un État dans une devise autre que la sienne et qui prévoit le remboursement à 100% du capital à l’échéance. Les États émettent des obligations pour couvrir leur besoin de financement. Théoriquement, les obligations souveraines sont considérées comme des placements sûrs.
Et l’objectif de celles-ci est de stabiliser rapidement l’économie ghanéenne dans la tourmente, explique M. Ofori-Atta. « Notre engagement envers les Ghanéens et la communauté des investisseurs, conformément aux négociations en cours avec le FMI, est de rétablir la stabilité macroéconomique dans les plus brefs délais et de permettre aux investisseurs de réaliser les bénéfices de cette restructuration de dette », a-t-il expliqué, indiquant que le gouvernement du Ghana « a travaillé dur pour minimiser son impact sur les investisseurs détenant des obligations souveraines ».

Le Ghana empêtré lui aussi dans la spirale inflationniste

Dans une note datée de fin octobre, l’analyste financier S&P Global alertait sur l’impact significatif qu’aurait une telle restructuration sur les banques locales, car ce sont elles qui détiennent une part importante d’obligations souveraines.
Des mesures spécifiques ont donc été prises dans ce sens, a rassuré le ministre des Finances. « L’impact potentiel de cet échange sur le secteur financier a été évalué par leurs régulateurs respectifs. En travaillant ensemble, les régulateurs ont mis en place des mesures et des garanties appropriées pour minimiser l’impact potentiel sur le secteur financier et pour garantir la préservation de la stabilité financière », assure-t-il.
Prochaine étape : la restructuration de la dette extérieure du pays. Le Ghana est également en pourparlers avec le FMI pour l’obtention d’un crédit de 3 milliards de dollars.

RFI