REVUE DE LA PRESSE DU LUNDI 05 JANVIER 2024
1- Report de la présidentielle au Sénégal : L’opposition empêchée de se rassembler
En riposte à l’annonce du report sine die de la présidentielle du 25 février par le président Macky Sall, plusieurs candidats de l’opposition avaient appelé au rassemblement ce dimanche 4 février pour démarrer la campagne électorale. Sans succès.
Tout l’après-midi, des militants de l’opposition et de simples citoyens ont tenté de se rassembler près du rond-point Saint-Lazare, sur l’une des artères centrales de Dakar, après l’annonce du report sine die de l’élection présidentielle. En vain. Systématiquement, les gendarmes, déployés par dizaines, ont dispersé les petits groupes à coups de gaz lacrymogènes, rapporte la correspondante de Rfi à Dakar, Léa-Lisa Westerhoff. Au fil des heures, la tension est montée et des jets de pierre ont répondu aux lacrymos. Des pneus ont été brûlés et chaque fois, les groupes séparés. Ce dimanche soir, le quartier est bouclé par les gendarmes, les rideaux des boutiques tirées et à intervalles réguliers résonnent les tirs de gaz lacrymogènes.
Les candidats et leaders de l’opposition ont échoué à se rendre sur le lieu du rassemblement. Certains ont été bloqués au siège de leur parti, d’autres dans leur voiture. L’ancienne Première ministre Aminata Touré a annoncé avoir été embarquée par les gendarmes dès qu’elle est sortie de son véhicule. Idem pour la candidate Anta Babacar Ngom, interpellée parce qu’elle refusait de quitter le point de rassemblement. Le candidat Serigne Mboup fait état de l’arrestation de quatre membres de son équipe de communication.
Un autre candidat, Daouda Ndiaye, a posté sur les réseaux sociaux un message où il assure avoir été « brutalisé » par les forces de l’ordre, et rapporte que certains de ses collaborateurs ont été « arrêtés ».
Le signal est clair : aucun rassemblement n’est toléré. Il en va de même dans d’autres villes du pays, comme Thiès, Mbour et Louga. L’opposition dit actuellement réfléchir à la façon de se mobiliser dans les prochains jours. « C’est totalement injuste », lance un manifestant. « Ici, il ne nous laisse même plus nous exprimer. On est fatigués, proteste une femme. On veut pouvoir voter et choisir notre président. »
Ce dimanche soir, le ministère de la Communication, « en accord avec le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA), a donné l’ordre aux diffuseurs de Walf TV de couper temporairement le signal pour incitation à la violence », a dit à l’Agence France-Presse son directeur de la communication, Ousseynou Dieng. Le groupe Walf a annoncé sur les réseaux sociaux un « retrait définitif de sa licence par l’État ».
2- Report de la Présidentielle : La Proposition de loi adoptée en commission (Ayib Daffé)
La proposition de loi du Parti Démocratique sénégalais, sur le report de l’élection présidentielle, a été adoptée en travaux de commissions selon Ayib Daffé.
Les députés, membres de la Commission des lois se sont réunis ce dimanche à l’Assemblée nationale. Ce, pour examiner la proposition de loi constitutionnelle numéro 04/2024 portant dérogation aux dispositions de l’article 31 de la constitution.
Selon Ayib Daffé, député membre de Yewwi Askan Wi, La Commission a adopté ladite proposition de loi constitutionnelle. En effet, 22 voix ont été pour et 9 ont été contre.
De son côté, Guy Marius Sagna, lui aussi membre du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi, a déclaré que ses collègues membres du camp présidentiel veulent en report de 12 mois. «Les députés du PDS voulaient un report de l’élection présidentielle jusqu’au 25 août 2024. En commission aujourd’hui les députés de Macky veulent un report jusqu’en février 2025», a indiqué Guy Marius Sagna dans un post sur sa page officielle.
«Macky Sall n’aura pas un jour de plus. Nous ne voulons tout simplement pas de putsch électoral. Nous ne voulons pas de coup d’État constitutionnel», précise-t-il, rapporte Igfm.
3- Report présidentielle 2024 : La ligue des Imams et Prédicateurs demande á Macky de » renoncer à cette situation catastrophique »
Les réactions se poursuivent suite á l’annonce du Président Macky Sall d’abroger le décret convoquant le collège électoral de novembre 2023. Dans une déclaration rendue publique ce dimanche, la Ligue des Imams et Prédicateurs du Sénégal (LIPS) dit suivre avec beaucoup d’inquiétude la situation nationale avec « cette déclaration malheureuse du Chef de l’Etat qui a bouleversé le processus électoral et rompu avec la tradition démocratique que connaissait notre pays ».
Selon les Imams et Prédicateurs, « Cette attitude du Chef de l’Etat est en contradiction avec son rôle de gardien de la Constitution, car elle viole toutes les dispositions pertinentes de notre charte fondamentale », rapporte PressAfrik.
Cependant la LIPS appelle tous les citoyens sénégalais « épris de justice et fiers d’appartenir à un peuple qui a toujours refusé la servitude à se lever comme un seul homme pour rejeter cette énième attaque qui déshonore notre pays à tous points de vue ».
Elle « demande au chef de l’État de renoncer à cette initiative catastrophique visant à interrompre un processus électoral dans lequel son implication se limite à une bonne organisation. Tout alibi avancé est non seulement malhonnête mais entraînerait le pays dans une conspiration dont les conséquences seraient incommensurables ».
Ne s’arrêtant pas lá, elle dit être consternée « par la déclaration sournoise et non explicite de la CEDEAO qui refuse de condamner ce coup d’Etat institutionnel. La position ambigue de la CEDEAO sur cette violation illégitime et illégale du droit du peuple sénégalais à choisir librement son président enlève à cette organisation ce qui lui restait de crédibilité ».
4- Coupure de signal et retrait de la licence de Walf : Le synpics condamne fermement
La chaine privée Walfadjri est depuis quelques heures, privée de son signal et de sa lincence. Une » forfaiture » que condamne vigoureusement le Synpics, informe PressAfrik. Le syndicat des journalistes défend les droits de Walf entant que média. « Comme toutes les chaînes de télévision du pays, Walf TV est en droit de tenir un plateau spécial sur la situation politico-institutionnel du pays, marquée par la suspension du processus électoral décidée par le Président de la République samedi » a défendu le syndicat des professionnels de l’information. D’après le Synpics, cette coupure du signal est d’autant plus alarmante « qu’elle survient sans les procédures de « mise en demeure » prévues par la Loi portant Code de la Presse et sans qu’aucun grief objectif ne soit opposé aux dirigeants de la télévision. Elle n’est pas non plus le fait de l’autorité administrative habilitée ».
Par ailleurs, l’association de défense des journalistes, a lancé un appel au CNRA et aux médias » le SYNPICS en appelle au sens de la responsabilité de l’organe de régulation et invite les médias à une couverture professionnelle de l’actualité politico-institutionnelle ». Au-delà, le synpics a tenu à rappeler aux forces de défense et de sécurité, » de veiller à la libre pratique du métier de journaliste par les personnes habilitées et identifiées comme telles, sans entrave autre que les limites éthique et déontologique ».
Et tout au plus, conclut l’organisme de défense des journalistes, » deux consœurs ont été brièvement interpellées par la gendarmerie alors qu’elles ne faisaient que couvrir une activité politique organisée par les acteurs de l’opposition ».
4bis- Les premiers mots d’Aminata Touré après sa libération : « La lutte continue ! »
Aminata Touré ne recule pas. Elle est plus que jamais déterminée à poursuivre le combat initié par une partie de l’opposition pour exiger le respect du calendrier électoral.
A peine libérée, l’ancienne Premier ministre a rassuré ses soutiens qui l’attendaient chez elle. «La lutte continue !», a lancé la candidate recalée à la présidentielle lors de l’étape du parrainage.
Mimi Touré a été interpellée, ce dimanche 4 février, au cours d’une manifestation organisée par des membres de l’opposition, sur la VDN, informe Seneweb. Elle a été retenue pendant des heures à la brigade de gendarmerie de la Foire.
5- L’Archevêque de Dakar, Monseigneur Benjamin Ndiaye contre le report de la présidentielle
Suite à la situation actuelle du pays avec l’annulation de l’élection présidentielle par le président Macky Sall, Monseigneur Benjamin Ndiaye, Archevêque de Dakar, a exprimé son désarroi. Pour l’Archevêque de Dakar, Il est important de rechercher la cohésion nationale ainsi que le respect des institutions et de la Constitution.
« Je suis dérouté par ce qui se passe. Il est important que nous cherchions à vivre la cohésion nationale. Il faut que les institutions soient respectables et respectées. Ce qui m’importe le plus, c’est que le Sénégal vive selon sa Constitution, c’est l’Essentiel », a déclaré Monseigneur Benjamin Ndiaye, rapporte Senego.
Il a également appelé à jouer le jeu du sentiment national et à éviter la technique du contournement des règles établies. « Il faut que les Sénégalais évitent la technique du contournement. Quand il y a un règlement, c’est pour être suivi. Le respecter nous permet d’avancer », a-t-il ajouté.
Cette prise de position intervient dans un contexte de tensions politiques croissantes au Sénégal, marqué par des manifestations et des contestations suite à l’annonce du report de l’élection présidentielle.
5bis- Anta Babacar Ngom après sa libération : « Le système en place a tenté de nous faire taire, mais nous ne plierons pas »
Interpelée, ce dimanche, lors d’une manifestation contre le report de la présidentielle, la présidente du Mouvement Alternative pour la relève citoyenne est libre. Toutefois, Anta Ngom Diack n’a pas perdu de temps pour adresser un message à l’opinion publique. Ceci, « avec une profonde détermination et une colère légitime ».
D’emblée, elle a fait savoir : « Ma libération, bien que tardive, est la preuve vivante que la lutte contre l’injustice et pour nos droits démocratiques est loin d’être vaine. Ce n’est pas seulement ma liberté qui a été contestée, mais la voix de chacun d’entre vous, la voix de notre démocratie », rapporte Seneweb.
Puis, elle dira : « Le système en place a tenté de nous faire taire, de nous intimider, mais nous ne plierons pas. Cette épreuve ne fait que renforcer ma résolution et ma volonté de lutter contre les abus de pouvoir et pour le respect de notre calendrier électoral ».
6- Actu internationale
- Burkina Faso : Un dépôt de munitions prend feu à Yimdi, l’armée veut rassurer
Alors que certaines personnes avaient déjà commencé à se poser des questions sur les causes de ces détonations, l’état-major général des armées indique dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, visités par Rfi, que les explosions étaient dues à un incendie d’un dépôt de munitions.
- Namibie : Mort du président Hage Geingob
Le président de Namibie, Hage Geingob, est mort ce 4 février au matin à l’âge de 82 ans, informe Rfi. La présidence a annoncé sa mort aux petites heures du matin, dans l’hôpital où il était soigné pour un cancer qui n’avait été découvert qu’en janvier 2024. Troisième président de Namibie, Hage Geingob était une figure de l’indépendance du pays, et un fervent opposant au régime d’apartheid.
- Des États du Nigeria recrutent des miliciens pour affronter les bandes criminelles
Face à l’insécurité et aux gangs, le Nigeria connaît un nouveau pic de recrutement de miliciens pour grossir les groupes d’auto-défense, renseigne Rfi. Le nombre total des membres de ces groupes est difficile à évaluer.
7- Actu Sports
- Football – Amateur : Tous les matchs sont suspendus jusqu’à nouvel ordre
Compte tenu du contexte actuel et de la situation politique qui prévaut actuellement à l’intérieur du pays, il a été décidé du report, jusqu’à nouvel ordre, de toutes les compétitions de la Ligue de football amateur, selon nos informations.
Cette décision est motivée, par l’indisponibilité du service d’ordre. Un courrier sera adressé aux concernés, dès demain pour confirmer l’arrêt des compétitions jusqu’à une date ultérieure, renseigne Wiwsport.
Sur ce, les matchs de Coupe de la Ligue, du lundi 05 février sont annulés.
- Serie A : Boulaye Dia a effectué son retour avec la Salernitana
L’attaquant sénégalais de la Salernitana a fait son retour à la compétition ce dimanche en marge de la rencontre de la 23e journée face à Torino.
Éloigné des terrains depuis fin décembre avec sa blessure avant le début de la Coupe d’Afrique des Nations, Boulaye Dia qui avait été déclaré forfait pour la CAN en Côte d’ivoire a effectué son retour sur les terrains. L’attaquant sénégalais de 27 ans qui souffrait de problèmes musculaires, a rejoué ce dimanche en Serie A contre Torino (0-0), informe Wiwsport.
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