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6ème conférence biennale de l’ACSA : la gouvernance du secteur pénitentiaire en question

La 6ème conférence biennale de l’association des services correctionnels d’Afrique* (ACSA) a vécu. Cette rencontre entre les différents acteurs du secteur permet de bâtir des systèmes pénitentiaires résilients.

« La sixième conférence biennale de l’ACA tenue à Dakar, du 15 au 19 mai 2023, sous le thème général «Bâtir des systèmes pénitentiaires résilients : l’exemple de la pandémie » a consacré l’élection de notre bureau qui célébrera dans cinq (05) mois son premier anniversaire. Et pourtant, excepté la cérémonie de passation de service organisée à ESWATINI et la réunion de certains pays membres en Belgique, à l’occasion des activités de l’ICPA, il n’existe pas encore d’initiatives fortes qui puissent être mises à l’actif du bureau. Aujourd’hui, la seule activité, à l’horizon, qui mobilise toutes les énergies, est l’organisation de la 7e Conférence Biennale », note notre source qui pousuit: » Quelque importante que puisse être cette activité, elle ne doit pas être la seule préoccupation de notre Association.
Mesdames et messieurs, des défis nombreux et multiformes interpellent la gouvernance du secteur pénitentiaire. Il s’agit, en autres, de l’état de l’infrastructure carcérale, la problématique du renseignement pénitentiaire, la gestion des catégories particulières de détenus, la recrudescence de certains incidents en milieu carcéral, la gestion de la santé en prison, la prise en charge des détenus vulnérables,la formation de nos personnels. Tous ces points constituent autant de problématiques dont les solutions nécessitent des réformes approfondies de nos dispositifs juridiques et institutionnels.
Aussi, le service pénitentiaire doit-il occuper la place qui est la sienne dans l’architecture sécuritaire, l’épanouissement du citoyen et la sécurité de nos États. Le rôle de l’Administration pénitentiaire, au-delà de la sécurisation des lieux de détention, pour en interdire la sortie des personnes placées sous-main de justice, est également d’asseoir les conditions favorables à l’amendement et la resocialisation des détenus.
C’est pourquoi, connaissant les fortunes diverses de nos Administrations pénitentiaires, au sein de nos Etats respectifs, l’ACSA doit être un puissant levier de plaidoyer capable d’inscrire les questions pénitentiaires au rang de priorités de nos gouvernants. Mais pour y arriver des mesures fortes doivent être prises à l’échelle continentale. C’est le cas, notamment, du partage d’étudiants et de cadres supérieurs, à travers des voyages d’étude, la mise en place de formations communes sur le management des services pénitentiaires au profit des cadres supérieurs, la mise en place d’un cadre de partage et de communication pour mieux vulgariser les activités de l’Association.
Le cadre de coopération et d’échanges fructueux que préfigure l’ACSA se veut une réponse adaptée à tous ces défis, nombreux et variés, auxquels doit faire face l’Afrique, notamment au plan sécuritaire. Il traduit, en d’autres termes, notre engagement indéfectible à accompagner nos dirigeants dans leur volonté de faire de l’Afrique un continent émergent. A ce titre, nos capacités d’anticipation sont nos meilleurs atouts pour remplir nos missions. Sous ce rapport, nous devrons œuvrer pour faire de notre Organisation un outil souple avec de réelles capacités d’adaptation : adaptation à un monde changeant et en perpétuel renouvellement, adaptation à une criminalité chaque jour plus ingénieuse, et adaptation aux aspirations profondes de nos populations à plus de liberté et à davantage de sécurité. La prise en charge de ses défis nécessite un suivi régulier et permanent ». Toujours, poursuit-il »:
A cet effet, il me parait important d’amorcer la réflexion sur la mise en œuvre d’un Secrétariat Permanent dont la composition, les missions et le fonctionnement pourraient être fixés par le Comité Exécutif. Mesdames et messieurs, la rencontre de Rabat doit être le point de départ de la mise en œuvre effective de mesures tendant à propulser l’association vers de nouveaux horizons. Ainsi, j’invite le comité exécutif, en relation avec le comité de planification, à nous proposer, d’ici à la fin du mois de février, un plan de travail qui intègre l’ensemble des activités envisagées à l’horizon 2025. Une fois validé, ce plan sera soumis à nos différentes autorités de tutelle et servira de prétexte pour la mobilisation des ressources nécessaires à sa mise en œuvre.
C’est sur cette note d’espoir que je déclare ouverte la Réunion du Comité Exécutif de l’Association des Services Correctionnels d’Afrique.