CRISE POLITICO-ÉDUCATIVE : Quand les syndicalistes de l’enseignement voguent dans des eaux troubles…
Depuis quelques jours, le secteur de l’éducation connaît encore des perturbations liées à des évènements politico-judiciaires. Ce qui n’est pas une nouveauté au Sénégal puisque pour la petite histoire, des contestations politiques et des revendications syndicales se sont souvent amplifiées dans l’espace scolaire et universitaire, à travers des manifestations de diverses formes. Le dernier en date, c’est depuis l’annonce du report de l’élection présidentielle par le président Sall.
C’est pourquoi, il est opportun de poser le débat sur la relation entre la politique et le syndicalisme de l’enseignement afin de permettre une meilleure compréhension et, ainsi, faire la part des choses.
Il n’est de secret pour personne que les différents évènements politico-juridico-socials qui se sont succédé ont toujours entraîné des perturbations et impacté négativement les enseignements au Sénégal.
Même si l’on reconnaît qu’il n’est pas chose facile ni aisée de dissocier le syndicalisme et la politique, ces grèves observées de part et d’autre affectent le quantum horaire. Par conséquent, le programme scolaire annuel n’est plus dispensé aux élèves jusqu’à son terme. Et cette situation qui ne date pas d’aujourd’hui fait que les syndicalistes sont accusés d’être des « politiciens déguisés » ou d’être manipulés par des politiciens.
Le constat est général, les partis politiques ont acquis une certaine influence sur les syndicats de l’enseignement qui ne sont souvent préoccupés que par leur avenir. Certains syndicats sont dans une confusion totale et sans ligne syndicale.
Alors que les actions syndicales devraient servir à réorienter ou améliorer les politiques des pouvoirs publics, on devrait sensibiliser et éduquer les acteurs du système éducatif mais surtout renforcer le civisme et la discipline pour que l’on puisse avoir un système éducatif apaisé.
Les gouvernants aussi devraient accorder plus d’attention aux syndicalistes pour la pacification de l’espace scolaire. Mais ce qui est certain, si chaque acteur joue sa partition comme il se doit, les risques d’impact de l‘action politique dans le système éducatif pourraient être minimisés.
Aly Saleh