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Lettre d’un photographe aux journalistes, aux intellectuels, aux influenceurs et aux professionnels

Mesdames, Messieurs, 

La violation des droits d’auteur est un problème réel en Afrique, particulièrement au Sénégal. J’ai constaté depuis longtemps et avec la récente annonce du décès du socio-anthropologue sénégalais Abdou Ndukur Kacc Ndao (paix à son âme) que des médias privés et publiques, des sites internet et des « pages » d’intellectuels africains ou d’influenceurs utilisent nos photos sans autorisation et, en plus, sans la signature de l’auteur. Chez la plupart de ces « spécialistes du vol de photo », leur seul discours est (sans aucune considération pour les photographes) : « La photo, je l’ai trouvée sur les réseaux sociaux ou sur internet. » Cela peut sans doute étonner un photographe professionnel puisque ce n’est pas des « extraterrestres professionnels ou extraterrestres intellectuels » qui publient sur Internet ou sur les réseaux sociaux. Il est important d’être conscient et d’avoir un peu plus de considération pour le travail de chaque photographe,  voire de chaque auteur. 

Les journaux, les sites internet, les « pages » des intellectuels africains sur les réseaux sociaux sont la plupart les auteurs de ces violations des droits d’auteur. Cela doit cesser. Il leur faut toujours un permis pour avoir le droit de faire de qu’ils font : utiliser l’œuvre d’autrui. Dès lors, ce que vous faites continuellement c’est simplement du vol de photo, une violation des droits d’auteur. Vous voulez « faire souffrir » ou « détruire la mémoire » des photographes suivant ce que vous exercez ? C’est une peine perdue et il est vraiment regrettable de rappeler encore et encore à l’ordre des gens qui sont devenus de vrais « spécialistes du vol de photo. » Ils se disent professionnels, intellectuels, journalistes, universitaires, influenceurs, entre autres. Il est permis à tout le monde d’être bon et professionnel mais il n’est pas permis de faire du vol de photo. Il faut arrêter cette agression à notre métier. Chaque photographe a un droit exclusif sur ses images. 

Mesdames, Messieurs,

Est-il vraiment nécessaire de vous rappeler le respect strict de la signature de nos photos ? Est-il aussi nécessaire de vous dire c’est quoi la propriété intellectuelle, le droit d’auteur ou le copyright ?  Je ne cherche pas à faire une leçon, a dire un cours sur ce sujet. Je revendique seulement et toujours la paternité de mes photographies, de nos photographies. En outre, je mène un combat légitime contre ce phénomène insupportable de vol de photo qui perdure en Afrique, particulièrement au Sénégal. Signer une photo, y apposer le nom de l’auteur, cela veut dire terminer l’œuvre. Aussi faut-il avoir l’autorisation, le permis de faire.

Mamadou Gomis, photographe et chercheur, membre fondateur de l’Union nationale des photojournalistes du Sénégal (UNPJS), actuel président de la Fédération africaine sur l’art photographique (FAAP)