Infosdakar.com
ActualitéUne

À LA UNE DE LA REVUE  DE PRESSE AFRIQUE : Macky Sall à Moscou

« Macky à Moscou pour tenter de sauver l’Afrique de la famine », titre WalfQuotidien. « C’est pour porter la voix de l’Afrique sur la guerre en Ukraine que Macky Sall, président de l’Union africaine, se rend à Moscou, précise le journal. Sur place, il va tenter de convaincre le président russe, Vladimir Poutine de libérer les céréales. »

Et Walf de préciser que « ce voyage de Macky, accompagné du président de la Commission de l’UA, Mahamat Faki, signifie que l’Afrique préfère engager un dialogue franc avec la Russie et l’Ukraine pour mettre fin à la guerre. L’Union africaine se dit favorable à une issue négociée pour mettre fin au conflit. »

Toutefois, commente le journal, « l’Afrique ne semble être qu’une fourmi dans cette bataille d’éléphants. Et il y a peu de chances que Macky Sall et Moussa Mahamat Faki réussissent dans leur noble mission. »

L’Afrique a-t-elle vraiment voix au chapitre ?

L’Observateur Paalga au Burkina Faso n’est guère convaincu également : « ‘porter la voix de l’Afrique’ : voilà sans doute une noble mission, mais le continent noir a-t-il vraiment voix à ce chapitre où même les Nations unies n’arrivent pas à s’imposer, laissant l’Union européenne et les États-Unis, à la fois juges et parties, s’agiter comme ils peuvent face à l’impassible Vladimir Poutine qui se voit en nouveau Tsar, rêvant de la grandeur passée de l’Empire ? On l’aura compris, poursuit L’Observateur Paalga, ce séjour moscovite de 48h, c’est plus pour marquer le coup que pour obtenir des résultats et des engagements fermes. On pourrait même y voir une forme de gesticulation diplomatique de la part du président d’un pays qui s’était bien gardé, le 2 mars dernier, de voter la résolution onusienne qui exigeait de la Russie de ‘cesser immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine’. »

 WakatSéra, toujours au Burkina, s’interroge : « jusqu’où portera la voix de Macky Sall, et donc de l’Afrique, alors que le maître du jeu, Vladimir Poutine reste sourd à tous les appels et semble ne craindre aucune sanction, lui, qui a, visiblement, bien préparé sa guerre ? (…) En tout cas, remarque WakatSéra, quelle que soit l’issue de la mission de bons offices de Macky Sall pour mettre fin à la guerre en Ukraine, le fait est assez rare, pour ne pas dire inédit, que l’Afrique s’implique dans une médiation en Occident pour faire taire des armes. C’est plutôt l’inverse que les Africains voient en ingérence, quand cela ne les arrange pas ! Pourvu que le grand froid russe ne gèle pas les ardeurs du médiateur venu du pays du soleil et de la Téranga, la légendaire terre de l’hospitalité. »

Situation alimentaire préoccupante…

Reste qu’il y a urgence pour le continent… « ‘La situation est préoccupante’, a averti Macky Sall, rapporte Le Point Afrique . ‘Cette crise affecte particulièrement nos pays en raison de leur forte dépendance des productions russes et ukrainiennes de blé’, a-t-il insisté. Alors que l’ONU craint ‘un ouragan de famines’ dans des pays africains qui importent plus de la moitié de leur blé d’Ukraine ou de Russie, le président en exercice de l’Union africaine a exhorté les 27 à tout faire ‘pour libérer les stocks disponibles’. »

Pour leur part, relève Le Point Afrique, « les Européens ne cessent de répéter que les sanctions occidentales contre Moscou ne sont ‘pas responsables’ des tensions sur les marchés alimentaires. Pour le Premier ministre belge, Alexander De Croo, la Russie est en train de ‘prendre en otage les céréales mondiales’. Illustration : outre le blocus des ports, Moscou ‘bombarde délibérément entrepôts et champs’, a affirmé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui a accusé le président Vladimir Poutine d’utiliser ‘la faim et les céréales pour exercer le pouvoir’. »

Et il n’y pas que le blé, remarque encore Le Point Afrique… L’Afrique manque d’engrais également… « La flambée des prix des engrais – principalement produits en Russie, en Ukraine et en Biélorussie – pourrait provoquer un effondrement ‘de 20 à 50 %’ des rendements céréaliers en Afrique cette année. »

Déjà, à l’est…

Déjà, note Le Monde Afrique , « le spectre de la famine plane sur la Corne de l’Afrique. Les conflits armés ont aggravé les effets délétères du réchauffement climatique dans la région, et plongé des populations entières, dont des millions de déplacés, en situation d’urgence alimentaire. Leur extrême vulnérabilité est aujourd’hui accentuée par la pandémie de Covid-19 et les conséquences économiques de la guerre en Ukraine. »

RFI