CONTRIBUTION : Les ambitions personnelles et les rivalités politiques ont-elles le droit de prendre en otage notre société ?
C’est avec une amertume incommensurable et beaucoup de consternation que nous avons appris le pugilat scandaleux qui s’est produit à la cérémonie religieuse de Nianga Edy, communément appelée « Ziarra de Thierno Adama Gaye ». c’était hier, samedi 14 avril 2018, les messages audio et vidéo m’informaient de ce comportement tant honteux qu’ irrévérencieux occasionné par l’arrivée de cheikh Oumar Hann, maire de Ndioum, directeur général du centre des œuvres universitaires (coud), responsable politique de l’ alliance pour la république (Apr) de Ndioum, farouche prétendant au poste de coordonnateur départemental APR de Podor, source de la discorde politique entre les deux responsables. il est déplorable que la gratuité de l’arrogance puisse conduire à ne point respecter des guides religieux, passés et présents, dont la seule évocation de leurs noms fait frémir et déplacer des dizaines de milliers sinon des millions de disciples ou « talibés ». Oui, ils étaient bien présents les grands guides religieux, fiertés et refuges, tels que Thierno Madani Mountaga Tall, Thierno Yaya Ba de Richard-Toll et de Wouro Maley, Thierno Mamadou Adama Gaye, digne héritier de son père Thierno Adama gaye de Nianga Edy, sans compter ces illustres érudits inconnus de la presse mais vénérés par les populations locales jusqu’au-delà de nos frontières. Comment peut-on parcourir plusieurs centaines de kilomètres pour détruire sa propre image en mettant en péril des vies humaines ? Dans ce lieu de rencontre, seuls le bien, le respect, la paix, la ferveur, la concorde, le pardon, la prière, la discipline et l’humilité étaient attendus. Oui, rien d’autre que l’humilité, le respect, la discipline, la ferveur, et la totale adoration de dieu, le tout-puissant, le maître de nos vies et de nos destins. Tout homme se considérant important, bien plus digne que les autres devrait venir tôt pour prétendre être installé aux premières loges. Le respect protocolaire exige la ponctualité, c’est une rigueur à s’imposer en tout temps et en tout lieu. Lorsque quelqu’un aspire à se faire remarquer, que cela soit de manière positive, ce comportement sera beaucoup plus apprécié quand il s’agit d’un responsable, d’un élu, d’un citoyen privilégié par un statut accordé par la communauté locale, nationale ou internationale. la bataille devant des guides religieux lors d’une cérémonie dédiée à la mémoire d’un saint homme, d’un grand érudit comme Thierno Adama, sous les yeux des hommes et femmes qui ont voté pour vous, se mobilisent pour vous lors des événements politiques, ne peut être que honteux, scandaleux, désolant, irritant, décourageant, désespérant, effrayant, effroyable et déstabilisant ! Lorsque des guides politiques ne contrôlent plus leurs hommes et leurs instincts ils ne sont plus dignes de mener leurs concitoyens, leur place est dans les rangs et bien à l’arrière ou même dehors pour préserver le reste, le plus grand nombre, la majorité, les vrais transmetteurs de pouvoir par le choix électif. il faut sanctionner et rappeler à l’ordre celui qui a fauté, celui qui a provoqué pour avoir bousculé le protocole, violé les règles de courtoisie, de respect, de civisme, d’élégance et montré tout son mépris pour les consignes de bienséance, de savoir-vivre…c’est cheikh Oumar Hann car il avait toute la possibilité de venir à l’heure car Ndioum est plus proche de Nianga Edy que Dakar et toutes les localités de la communauté de Dodel, hormis Toulde Gale, à supposer qu’il y ait passé la nuit dans l’intention de se rendre à la cérémonie. En effet, mettre le ministre des infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement, monsieur Abdoulaye Daouda Diallo, actuel coordonnateur départemental Apr de Podor, chef de la délégation officielle au même pied que monsieur cheikh Oumar Hann, directeur général du coud et maire de Ndioum, c’est refuser la vérité, souffler le chaud et le froid pour ne pas sévir. il faut situer les responsabilités pour éviter le pire demain dans une autre occasion, c’est au président de l’APR d’abord, Monsieur Macky Sall, de reconfirmer la position de chacun d’entre eux, d’interdire à ses hommes de confiance ou chargés de mission, comme l’honorable député Farba Ngom, de s’immiscer dans les guerres de positionnement dans les différentes localités sachant que cette même interdiction s’étendra à tout compagnon estimant avoir suffisamment d’influence sur lui pour faire des rois dans le parti présidentiel. En sa qualité de Président de la République, il devra apprendre à punir (il ne sait pas encore le faire car le pds et le magistère du Président Abdoulaye Wade n’ont jamais été à une école dans ce sens), oui, à sanctionner tout compagnon qui ternirait l’image des institutions dans les règles strictes du protocole républicain. Senghor a toujours su avoir une main de fer dans un gant de velours, l’histoire du Parti –Etat.
Amadou Dia